Ils ont retrouvé les leur vendredi en présence du ministre des Affaires sociales Catherine Bakang Mbock, dans le cadre du projet de lutte contre le phénomène des enfants de la rue.
C’est avec émotion que Yannick E. enlace sa mère et s’apprête à regagner le domicile familial après environ deux ans d’errance dans la rue. « Je ne sais pas trop pourquoi je sui parti, je ne me sentais pas bien à la maison. Je vivais de petits jobs jusqu’à ce que les agents des affaires sociales ne m’approchent en février 2011. A présent je suis un apprentissage en mécanique dans un centre de formation. Je suis heureux car aujourd’hui je me sens comme un enfant à part entière », déclare l’adolescent. Comme lui, 147 ex enfants de la rue retrouvent leurs familles. Certains d’entre eux ont été placés en institution.
D’après le ministre des Affaires sociales Catherine Bakang Mbock, cette opération a été rendue possible par le projet de lutte contre le phénomène des enfants de la rue initié en 2008. Ce dernier participe lui-même de la lutte contre l’exclusion sociale et la protection des couches vulnérables. « Il ne faut pas que les parents aient honte de leurs enfants, car ce sont des égarements qui peuvent arriver dans n’importe quelle famille », déclare Catherine Bakang Mbock à l’égard des parents, dont le rôle sera important pour la resocialisation des ex enfants de la rue. Car le travail pour les ramener en famille n’a pas été facile. « Nos équipes rues comme nous les appelons, ont arpenté les rues de la ville des nuits durant à partir de 21h jusqu’au petit matin pour recenser ces enfants. Certains vivent en lavant des voitures et dorment à côté des boîtes de nuit ou sur les vérandas des magasins. Il a fallu notamment leur expliquer les avantages à revenir et rappeler aux parents leurs responsabilités », explique Samuel Ndjock, délégué régional des Affaires sociales pour le Littoral.
Aussi pour confirmer l’engagement des ascendants et assurer le suivi des enfants, les responsables des familles ont signé des engagements qui accompagnent les procès-verbaux de remise en famille. Preuve que la tâche n’est pas aisée pour les acteurs sur le terrain, une fugue d’enfant a été signalée dans un centre d’accueil durant la cérémonie. Egalement louées pour leur travail sur le terrain, les associations et œuvres sociales privées demandent davantage d’appuis pour renforcer leurs capacités d’action. Cependant pour tous, il ne s’agit pas seulement de ramener les enfants de la rue en famille. Il faudrait aussi leur définir un projet de vie pour leur assistance, leur accompagnement et leur autonomisation afin que les ex enfants de la rue mènent une vie épanouie et soient utiles à la société.
