Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Les nouveaux mousquetaires

Tant d’espoirs irrationnels et tant de passions injustifiées accompagnent si souvent l’attente d’un nouveau gouvernement au Cameroun que l’annonce de celui-ci est toujours un soulagement. Alors que le sens de l’action et de l’initiative des ministres semblait depuis plusieurs semaines s’être pétrifié sous la chape du suspense, le pays tout entier apparaissait lui-même comme tétanisé par l’enjeu, les supputations et la rumeur. L’opposition politique dure, dont les déclarations récentes sonnaient comme un appel du pied, allait-elle faire son entrée au gouvernement ? Les jeunes et les femmes, si courtisés lors de la dernière campagne électorale, bousculeraient-ils les vieux briscards ? La société civile aurait-elle des représentants de poids dans le cénacle décisionnel ?

Toutes ces questions ont nourri la chronique politico-médiatique, et les discours des diseurs de bonne aventure, jusqu’au 9 décembre dernier, jour de la publication du nouveau gouvernement. La surprise et l’émotion passées, on peut analyser plus froidement la nouvelle équipe gouvernementale révélée vendredi par le chef de l’Etat.

Pour cette première équipe ministérielle du septennat, appelée à donner corps aux Grandes Réalisations, le président de la République semble avoir privilégié, à première vue, la stabilité. Celle-ci est d’abord structurelle, car l’ossature gouvernementale ne connaît pas de grand chamboulement, hormis la création du ministère des Marchés publics, et de nouvelles attributions à un nombre restreint de ministères. Cette stabilité se révèle aussi bien dans le casting. Philemon Yang est reconduit à la tête du gouvernement, de même qu’un grand nombre de ministres, dont certains échangent leurs portefeuilles.

Quant aux entrants, ils sont pour la plupart des personnalités connues qui gravitaient déjà autour du cercle du pouvoir. L’expérience et la maturité apparaissent donc comme les atouts-maîtres de la nouvelle équipe.

Les observateurs attentifs relèveront aussi que le nouveau gouvernement compte un peu plus de politiques que de technocrates, et que l’ouverture y est circonscrite à trois alliés traditionnels du RDPC : l’UNDP, le FSNC et l’ANDP, confirmant le choix stratégique de la stabilité et de la cohésion de l’équipe.

Pour autant, la nouveauté et la surprise n’y sont pas absentes. Le choix du nouveau ministre des Finances et du nouveau Secrétaire général de la présidence de la République sont suffisamment atypiques et audacieux pour être soulignés. Les profils professionnels des nouveaux ministres des Travaux publics, de l’Habitat et du Développement urbain, de l’Eau et de l’Energie ne sont pas moins dignes d’intérêt. Ces hommes ont entre 45 ans et 50 ans ; ils viennent des entreprises, des banques ou de la Fonction publique. Ils reçoivent la confiance du chef de l’Etat pour diriger des secteurs-clés de l’économie nationale, à un moment où on peut considérer l’échec comme interdit aux ministres… Pour eux, c’est un défi aussi flatteur que redoutable. Pour les Camerounais, c’est la preuve que le président de la République veut injecter du dynamisme et de la jeunesse là où il le faut.

Que dire des femmes ? Elles passent de six à neuf, et conquièrent un portefeuille jusque-là réservé aux hommes : le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières. C’est une victoire qui comptera dans la voie de la conquête de l’égalité totale. Ce n’est sans doute pas la dernière…

Installée par le Premier ministre un samedi, en plein week-end donc, la nouvelle équipe à la tête des affaires du pays sait qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, et pas de temps à perdre, au regard de l’agenda du septennat, et de l’engagement ferme du président de la République à sortir le pays de l’ornière du sous-développement.

Ces nouveaux mousquetaires appelés sous le drapeau pour combattre la pauvreté ne devront surtout pas perdre de vue l’objectif final. Il leur faudra par conséquent beaucoup de patriotisme et de détermination, et aussi de la méthode, de l’intégrité, et un sens particulièrement aigu de l’intérêt national.

Peu importent, au fond, leur affiliation politique, leur qualification, leur âge, qui en font déjà des héros à nos yeux aujourd’hui, puisqu’ils sont devenus ministres de la République, position enviable et enviée. Ce qui compte, c’est leur ardeur au travail, et leurs résultats, qui définiront le Cameroun nouveau et les Grandes Réalisations, et nous feront gagner la bataille du développement.

Comme disait Georges Clémenceau dans un discours de guerre : « Il ne suffit pas d’être des héros. Nous voulons être des vainqueurs. » A bon mousquetaire, salut !

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière