Il n’y aura ni état de grâce, ni de temps mort pour les membres du gouvernement nommés il y a une semaine par décret présidentiel. Le président Paul Biya leur a fermement prescrit l’action immédiate balisée par des principes de base et assortie d’un chronogramme, hier au cours du premier conseil ministériel qu’il a présidé au 3e étage du palais de l’Unité, en fin de matinée dès 11 h. Le ballet de rentrée des ministres a commencé à 10h avec l’arrivée du ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Abba Sadou. Le PM, Philemon Yang est monté dans la salle des conseils ministériels quelques trente minutes plus tard, précédé ou suivi, selon les cas, par des membres de son équipe.
A l’heure dite, à savoir à 11h, le président Paul Biya, annoncé par le chef du protocole d’Etat, effectue son entrée dans une salle où les ministres et ses principaux collaborateurs sont debout pour l’accueillir. La communication du président de la République constitue le clou de la séance. D’emblée, le président Paul Biya rappelle aux ministres à qui il souhaite tous la bienvenue, le poids de la tâche à accomplir, l’immensité et la complexité du défi à relever. Aussi leur a-t-il demandé que chacun prenne la mesure et l’urgence de sa mission. Après avoir déploré, exemple à l’appui, les carences observées dans le passé, dorénavant intolérables, entraînant des pertes de temps et l’inefficacité, il a prescrit un changement de méthode de travail pour s’adapter au monde moderne qui n’attend pas, car tout s’inscrit dans la fulgurance, tout va vite.
Dans la perspective de la nouvelle méthode de travail, le chef de l’Etat a prescrit le chronogramme suivant : chaque membre du gouvernement doit établir dans un délai d’un mois et demi la feuille de route de son ministère, précisant les objectifs, les échéances et les besoins éventuels en ressources humaines. Dans les 15 jours suivant ce premier délai, les feuilles de route seront transmises au président de la République par le PM. Dès que validées par les services de la présidence, ces feuilles de route feront l’objet dans les six mois d’un rapport d’étape par chaque département ministériel concerné, mettant en lumière les avancées, les retards et leurs raisons. Tous ces rapports devront être transmis au président de la République. Il s’agit d’impératifs qui devront être suivis à la lettre. Pas question de décevoir. Une méthode pour lutter contre l’inertie.
Après avoir insisté sur la nécessité de l’éthique au sein du gouvernement et dans l’administration, le chef de l’Etat a rappelé les principes sacro-saints qui doivent baliser l’action : le travail en équipe, le respect de la hiérarchie et la concertation permanente à tous les niveaux, au sein du gouvernement, dans les ministères, dans les directions, les services…Le but ultime est de satisfaire les attentes des populations comme le président de la République s’y est engagé. Il s’agit donc de servir et non de se servir.
Après le conseil ministériel, le président de la République a échangé avec les ministres lors d’un vin d’honneur offert au 1er étage du palais de l’Unité.
