La brume ne s’est pas encore complètement levée sur le complexe scolaire Les Coccinelles, sis au palais de l’Unité, que parents et élèves ont déjà investi les lieux. Belles toilettes et coiffures recherchées pour les dames, costumes de circonstance pour ces messieurs, habits de fête pour les enfants. Les invités sont tout aussi élégants que les lieux qui les accueillent. Vers 11 heures, une soudaine agitation du personnel annonce l’approche de la marraine de l’établissement, Mme Chantal Biya. Les petits écoliers, mignons dans leurs uniformes verts et blancs, rouges et blancs, jaunes et blancs, sont rapidement installés.
Et lorsque la première dame apparaît, la joie et le plaisir d’être-là sont manifestes sur tous les visages. Après les habituels usages d’accueil, remise du bouquet de fleurs, exécution de l’hymne national, la cérémonie effective démarre sur les chapeaux de roue avec « C’est bientôt Noël» chanté par les écoliers. Chants, récits, ballets, flûte se succèdent alors frénétiquement pendant une heure et trente minutes. Du temps que les invités ne voient pas s’égrener, captivés par les voix fluettes interprètant avec maestria « Un pantin », « Grelots de Noël », « Christmas joys »… De grands classiques de Noël revisités aux sons mélancoliques d’une flûte ou ceux plus entraînants d’un piano.
Récitations, chants, danses
En français et anglais, les pupilles étalent l’immensité de leurs connaissances, capacités et talents artistiques. Gestuelle maîtrisée, récits délivrés sans bafouillages ni oublis, comptines chantées avec entrain. C’est clair que les petites coccinelles ont travaillé dur pendant le premier trimestre. A la grande joie de Mme Chantal Biya, dont les sourires, les gais éclats de rires et salves d’applaudissements témoignent de la satisfaction. Cette partie folklorique s’achève avec les prestations de « Ob Jazz » et des « 2 Kitu » dont le titre « Mathematik » surchauffe le public. Une autre séquence s’ouvre sur la distribution des cadeaux. Les bénéficiaires n’ont pas le temps de les découvrir : la marraine doit visiter leurs travaux. En compagnie des ministres en charge de l’éducation, de la jeunesse et de hautes personnalités présentes.
Classe par classe, la première dame examine le travail de ses protégés, tandis que les invités sont invités à prendre un verre. A chaque étape, Mme Biya s’enquiert des progrès et des difficultés. A l’exception de quelques-uns, les 97 pensionnaires de l’école ont bien travaillé. Certaines moyennes culminent à plus de 18/20. Au terme de cette visite, la marraine est accueillie à l’extérieur par un ultime ballet exécuté par les enfants. Et au moment de la photo de famille, ces derniers font un caprice : chacun d’eux veut une photo-souvenir individuelle avec « la maman ». Attendrie, la concernée se prête à l’exercice patiemment et avec bon cœur. La séance se passe dans une ambiance bon enfant. Au bout de trente délicieuses et mouvementées minutes, et après avoir récolté les friandises sur l’arbre de Noël, il faut bien mettre la clé sous le paillasson. Alors même que les louanges et actions de grâce de la petite Indira, à l’endroit du Seigneur, s’élèvent dans les airs, invités et enfants laissent, à regrets, la limousine s’éloigner avec la précieuse marraine à bord. L’attente sera longue avant le passage de « maman Chantal », à la prochaine fête de Noël.
