Après l’annonce hier lundi de la mort de leur dirigeant Kim Jong-Il décédé samedi dernier, la population nord-coréenne semble parcourue par une onde de choc. La télévision nationale a diffusé pendant toute la journée des images d’une population éplorée. "Je n'arrive pas à y croire. Comment peut-il nous laisser ? Qu'est-ce qu'on doit faire ?", s'interroge un habitant de Séoul, le regard perdu dans le vide. "Il a fait tellement de choses pour rendre nos vies meilleures et il est parti comme ça", se lamente un autre devant les cameras de la télévision nationale. Quoi que disent les médias occidentaux pour lesquels tout cela n’est que pure mise en scène, les Nord-Coréens semblent avoir été secoués par la disparition de leur dirigeant au pouvoir depuis 17 ans.
Selon des sources concordantes, le dirigeant nord-coréen est décédé samedi d’une crise cardiaque au cours d'un voyage en train à l'âge de 69 ans, mais ce n’est qu’hier lundi que la télévision d'Etat nord-coréenne a annoncé la triste nouvelle. Selon la présentatrice de la télévision nationale, le président Kim Jong I, est mort de surmenage physique et mental alors qu'il effectuait un déplacement pour aller prodiguer des «conseils de terrain». On le savait malade. Sa santé était au centre des interrogations depuis un accident vasculaire cérébral dont il a été victime en août 2008.Sans doute parce qu’il se savait condamné, il avait ouvert, ces derniers temps, un processus de transfert des pouvoirs à son plus jeune fils, Kim Jong-un. On dit que sa ressemblance avec son grand-père, Kim Il-sung, le fondateur de la République populaire démocratique de Corée est frappante
En septembre 2010, le jeune homme, âgé aujourd’hui de 27 ans a été promu au grade de général quatre étoiles et nommé au sein de la puissante commission de défense nationale. Hier lundi, l'agence KCNA le désignait comme "le grand héritier de la cause révolutionnaire du Juche et le chef exceptionnel de notre parti, de notre armée et de notre peuple". Il devrait donc perpétuer sur une troisième génération la dynastie qui règne sur la Corée du Nord depuis que son grand-père, Kim Il-sung, le "président éternel", a créé la République populaire démocratique de Corée en 1948. On sait peu de choses sur lui, sauf qu’il aurait suivi des études en Suisse et parlerait l'allemand et l'anglais
N’empêche que le décès du dirigeant nord-coréen ouvre une période de transition incertaine que suivent de près les voisins du régime de Pyongyang, inquiets de ses répercussions dans la région la plus militarisée de la planète. La confirmation de source gouvernementale sud-coréenne que le Nord a procédé hier matin à un tir de missile de courte portée au large de sa côte orientale ne devrait faire qu'accentuer les craintes dans la région.
