Des organisations s’organisent en payant les frais de contrainte par corps des détenus les plus nécessiteux, malgré les difficultés de financement.

D’après le régisseur de la prison centrale de Douala, l’Association Nationale Cameroun Avenir (Anacav) a procédé au paiement gracieux des contraintes par corps de cinq détenus, pour un montant total de 120.000 F lors de la libération des détenus bénéficiaires de la grâce présidentielle le 1er décembre 2011. Depuis l’année dernière, l’association s’investit également dans cette activité dans le cadre de ses actions sociales. « Nous ne savions pas qu’il y a des personnes gardées en prison même quand elles finissent de purger leurs peines, alors que les sommes dues ne sont très souvent pas importantes. Voilà pourquoi nous essayons à notre niveau de faire quelque chose », déclare Marius Onana, président de l’Anacav. L’association possède ainsi un programme de libération progressive de 250 prisonniers environ.

Ces derniers sortent progressivement d’après l’association, qui affirme avoir déjà dépensé environ 8 millions de F pour ces actions. Les détenus à soutenir en priorité se choisissent parmi les plus nécessiteux. « Parfois, ce sont les prisonniers eux-mêmes qui nous indiquent les personnes à aider. Ce n’est pas facile, car même les familles abandonnent leurs proches », confie Marius Onana. Cependant, même si ce dernier exhibe fièrement une lettre de félicitations du ministère de la Justice pour ses actions, celles-ci ne sont pas aisées. « Nous avons bien entendu des problèmes de financement car nous ne sommes pas subventionnés pour cela ». De même, rare sont les associations qui s’investissent dans l’activité. « Malgré tout, nous ne comptons pas abandonner ces indigents », déclare Marius Onana avec conviction.