Et d’ailleurs les autorités ne se voilent pas la face : la situation des détenus et même des personnels est loin d’être acceptable. Ce qui justifie qu’elle soit au centre de la 5e réunion annuelle des délégués régionaux de l’administration pénitentiaire. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée hier dans la salle de conférences du ministère de la Justice, en présence notamment de Jean Pierre Fogui, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Garde des Sceaux et le Délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele.
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire d’Etat auprès du Minjustice, chargé de l’administration pénitentiaire, Doh Jerome Penbaga, est ainsi revenu sur les trois grandes idées qui servent de fil d’Ariane aux participants. D’abord l’éthique et la bonne gouvernance, puisqu’il est question de réfléchir à une gestion optimale et transparente des prisons. Ensuite, la gestion de certains aspects de la détention : il s’agit dans ce cas de savoir comment gérer la santé et la discipline des détenus. Enfin, l’amélioration administrative de la situation des personnels, qu’il s’agisse de déontologie ou des conditions de travail. D’où son invitation à examiner, durant les trois jours de travaux, ces problèmes afin d’apporter des solutions, en mettant l’accent sur les volets sécuritaire, disciplinaire et humanitaire.
Dans son allocution, Doh Jerome Penbaga est tout de même revenu sur les actions du gouvernement depuis la dernière réunion en novembre 2010. L’Etat a ainsi dépensé près de 950 millions de F pour améliorer les conditions de vie des prisonniers ainsi que les infrastructures. 51 prisons ont également bénéficié de médicaments alors que chaque prison centrale dispose désormais d’un médecin pénitentiaire. Dans les prisons de Yaoundé et Douala, un programme de suivi des personnes vivant avec le Vih a été mis en place pour leur meilleure prise en charge, alors que des personnels seront affectés dans les établissements pénitentiaires d’ici la fin de l’année. En 2012, le Cameroun devrait compter 75 prisons opérationnelles avec notamment la réception de celles de Ngoumou et de Ntui.
