Pour la énième fois, les autorités administratives tentent de désengorger ce point névralgique de Douala en termes de circulation. Plus de 500 commerçants déguerpis depuis dimanche. Les habitués du carrefour Ndokoti l’ont sans doute remarqué, la circulation est plus fluide que d’ordinaire en ce lieu. De même, l’endroit parait plus aéré. Le long du trajet du carrefour au lieu dit « tunnel Log-baba » par exemple, les trottoirs ont été libérés. La route parait plus large suite au déguerpissement des commerçants. Ceux encore présents ont reculés de plusieurs mètres. Par ailleurs, les « cargos » sont peu visibles, leur point de chargement ayant été déporté plus loin. Idem pour les motos-taxis, dont le flux est régulé par des agents de la commune d’arrondissement de Douala 3è en chasuble. « Dans le cadre de la lutte contre le désordre urbain, nous avons procédé depuis dimanche, au ramassage des planches et comptoirs des commerçants le long de la route. Cela fait notamment suite aux plaintes des populations, dont les voyageurs, qui passent des heures à cet endroit à cause des encombrements qui provoquent des embouteillages. Des mesures d’embellissement sont également prévues », explique un cadre de la mairie de Douala 3è. L’opération quadrille les zones Ndogsimbi, tunnel Log-baba, carrefour Ndokoti, BP Cité, etc.

Pour l’occasion, la mairie de Douala 3è a procédé au recrutement d’une soixantaine de jeunes qui jalonnent ces zones pour ramener les récalcitrants à l’ordre entre 5h le matin et 22h le soir. Ces derniers sont appuyés par des opérations mixtes des forces de l’ordre. « L’opération va s’étendre dans un premier temps sur un mois. Mais, nous faisons face à des difficultés logistiques entre autres pour dégager les marchandises des récalcitrants. Aussi, nous sollicitons l’appui de la Communauté urbaine de Douala, pour la mise à disposition d’une remorqueuse par exemple. Car même si cette activité a été transférée aux communes, celles-ci ne la maitrise pas encore bien. Plus de 500 commerçants ont été déguerpis jusqu’ici, sans compter les vendeurs ambulants », confie Njoya Zakariaou, sous-préfet de Douala 3è. Les commerçants déguerpis sont invités à s’installer au marché Sincatex proche de là. Ces derniers pensaient avoir un délai de deux semaines pour quitter les lieux, mais il n’en est rien selon les autorités. « J’ai demandé au chef des service techniques de vous installer en priorité au marché Sincatex sans contrepartie, en attendant que la situation soit régularisée et que vous conveniez de modalités de paiement », déclare le sous-préfet à un collectif de commerçants venus protester à la sous-préfecture.

Cependant, il ne s’agit pas de la première opération du genre menée au carrefour Ndokoti, connu pour être difficile. Les précédentes n’ont pas tenu longtemps. D’après le maire de Douala 3è, la construction d’un échangeur pourrait régler définitivement le problème de la circulation à Ndokoti. Pour rendre pérenne cette dernière opération, les autorités envisagent de maintenir des équipes de surveillance permanente sur le site. D’après nos informations, la mairie de Douala 3è devrait trouver des moyens pour assurer la survie de l’opération pendant six mois. En espérant que ce laps de temps aura permis d’inculquer de nouvelles habitudes aux populations pour ne pas nécessiter une éternelle présence sur le terrain des équipes de surveillance.