L’esplanade du stade omnisports de Yaoundé, le stade départemental de Bertoua et l’avenue des banques de Maroua, ont vibré les 21 et 22 décembre derniers au rythme des foires agropastorales régionales. Des « marchés périodiques » durant lesquels les produits agricoles se sont vendus à des prix « bords champs ». Une initiative du gouvernement rendue à sa troisième édition, et dont l’objectif est de lutter contre la cherté des prix dans les marchés traditionnels à l’approche des fêtes de fin d’année. Tubercules, cacao, café, volailles, viande de bœuf, fruits et autres, étaient à la une de ces foires. Pour permettre aux consommateurs de les acquérir à des prix abordables, les ministères en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, co-organisateurs de ces foires, ont subventionné le transport des producteurs et de leurs produits, ainsi que leur hébergement. Pour la circonstance, du matériel agricole leur a été remis afin de produire davantage et mieux.
A Maroua, les visiteurs se sont rués sur la viande de bœuf dont le kilo se vendait à 1 400 F avec os et 1700F sans os. Le poulet de chair était proposé à 2 400F. À côté, les stands de poisson frais et fumé de Maga et de Darak ne désemplissaient pas. Dans le compartiment des produits de la terre, les visiteurs avaient l’embarras entre les oléagineux (arachides, soja, sésame), les tubercules (patate, igname, pomme de terre, manioc, macabo, taro), les céréales (mil, sorgho de contre saison, riz, maïs) ou les agrumes (citron, orange, pamplemousse). A Bertoua, les véritables gagnants étaient les « revendeuses » des produits vivriers, communément appelées bayam-sellam. Elles ont fait la bonne affaire, en achetant en gros ou en grande quantité les produits exposés, afin de les revendre plus tard sur les marchés locaux de Bertoua. A Yaoundé, les producteurs ont mis l’accent sur la quantité des produits offerts. Les ménagères n’ont pas hésité à remplir leur panier.
A Guider, chef lieu du département du Mayo Louti, région du Nord, les pouvoirs publics ont incité les populations à produire les oignons, l’ail, la banane, les ignames, le taro, le mil, le maïs, le sorgho, le niébé, les pastèques, le gombo, l’arachide, le coton… A l’esplanade de la place des fêtes de Guider, on a pu s’extasier devant la grosseur d’un melon, la longueur d’une canne à sucre, la stature imposante d’un zébu ou d’un dromadaire et surtout la première sortie de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap) dans la région du Nord. Dans les familles, il y en aura encore pour le nouvel An et peut-être après aussi.
