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Dossier de la Rédaction

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Héritiers d'une âme

Les journalistes ont assurément leurs lubies. Il en va ainsi du commémoratisme, cette manie de commémorer le passé en prenant prétexte de chiffres ou de dates symboliques. C’est ainsi que nous n’échappons jamais au bilan dressé par les journalistes des 100 ou des 1000 premiers jours d’un gouvernement nommé.

Ainsi aussi de ce 10.000e numéro de Cameroon Tribune que vous avez dans les mains, et que nous allons célébrer, pour sacrifier à la tradition. Depuis le 1er juillet 1974, date à laquelle le quotidien Cameroon Tribune fut porté sur les fonts baptismaux, 10.000 numéros de Cameroon Tribune ont été préparés et imprimés. Au–delà des effets de mode, il y a vraiment là, pour le premier journal du Cameroun, matière à épiloguer. Car en effet, pour passer le cap de 10.000 numéros, soit 37 années d’existence, il faut un sacré bagout, beaucoup de travail, et de la foi en abondance. Parce qu’il serait fastidieux de revisiter toutes les raisons d’une telle longévité, nous nous contenterons d’une approche par questionnements :

Qu’avons-nous trouvé ?

Un journal à la réputation établie, avec un public fidèle. Un label, une équipe de professionnels aguerris, rhéteurs redoutables, maniant le verbe comme d’autres l’épée, pour flageller ou sublimer les hauts faits de leurs contemporains, selon les circonstances. Fait notable : ces journalistes d’exception étaient surtout des hommes, des hommes mûrs.

Avec l’humilité des nouveaux arrivants, les nouvelles générations de journalistes ont reçu sobrement ce lourd héritage, sans autre prétention que celle de préserver le label de toute forme de dépréciation, mais avec le secret espoir d’y imprimer leur propre trace.

Qu’avons-nous contribué à asseoir ?

Incontestablement, une certaine forme de pérennité. Après le double choc de la restauration du pluralisme politique, et de la crise économique dans les années 90, Cameroon Tribune a sombré, pliant sans rompre. L’avènement brutal de la concurrence couplé à la chute drastique du pouvoir d’achat des Camerounais ont en effet failli porter un coup fatal à son existence même. Aujourd’hui, Cameroon Tribune est une entreprise de presse viable et solide.

La résilience du journal au-delà de toutes les espérances, sa reconquête de la première place dans l’univers impitoyable des médias, sans aucun compromis par rapport à son identité de journal de service public, sont la preuve que Cameroon Tribune était devenu une institution. Redevenu le premier tirage et la meilleure diffusion de la presse sous-régionale, c’est sans complexe que le journal a abordé le 3e millénaire, en s’efforçant de rester en phase avec son temps, en phase surtout avec les attentes de son large public, qui revendique toujours avec raison une espèce de droit de propriété sur lui.

Que laisserons-nous aux héritiers de demain ?

J’ai la faiblesse de penser que le rajeunissement, la féminisation du journal, et son adaptation aux nouvelles technologies, seront la marque de fabrique de l’équipe de dirigeants qui a pris en main le journal à l’aube des années 2000.

En passant de fait le relais aux trentenaires, les quinquas et les sexas de la rédaction envoient un signal clair : la force de Cameroon Tribune, c’est sa capacité d’adaptation à son temps, c’est la qualité de sa réponse à l’appel de la modernité, dans un processus où son identité et sa raison d’être, journal de service public, à la mission de reliance sociale restent préservés.

Là réside sans doute aussi le défi des jeunes générations qui accapareront demain les rênes du quotidien national bilingue. Quel contenu faut-il donner au service public de l’information incarné par Cameroon Tribune ? Existe-t-il des frontières et des tabous dans ce domaine ? Quelles audaces créatrices peut-on y introduire dans la forme et le fond sans dénaturer les choix stratégiques fondamentaux, c'est-à-dire son âme ? En tout cas il y a encore du grain à moudre, pour 10.000, voire 20.000 autres numéros… Tant mieux.

Merci à l’Etat-propriétaire-actionnaire, qui veille sans phagocyter. Merci à tous les acteurs de la lumière et de l’ombre, qui ont produit les 9999 numéros précédents. Surtout, merci à nos fidèles lecteurs, qui ne nous ménagent ni leur soutien, ni leurs critiques. Nous leur envoyons à tous 10.000 baisers de reconnaissance.

Au président de la République, S.E. Paul Biya, un merci tout particulier. Sa sollicitude constante aura été un précieux catalyseur tout au long de cet itinéraire.


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