La lutte contre le braconnage autour du Parc national de Lobéké, dans le département de la Boumba et Ngoko, vient d’enregistrer une action d’envergure. Cinq personnes sont tombées dans la nasse des hommes en tenue, des écogardes et acteurs chargés de la protection de la nature et de l’environnement. Les suspects ont été interpellés aux environs de 20 heures le 12 décembre 2011, alors qu’ils s’apprêtaient à écouler leurs produits fauniques, soigneusement dissimulés dans un camion de marchandises à destination de Mouloundou. Dans les faits, les bagages étaient variés. Le butin saisi est consistant : 44 pointes d’ivoire, lourdes de 109 kilogrammes. Le propriétaire de ces pointes d’ivoire, un certain Muhamadu Sani Bello, après son arrestation, est passé aux aveux complets. Il a affirmé que le paquet était destiné à un de ses clients résident à Dimako, département du Haut-Nyong. Muhamadu a aussi dénoncé un réseau de personnes qui le ravitaille depuis Sembe, petit village situé à la frontière entre le Cameroun et le Congo Brazzaville. Tous les suspects, y compris le conducteur de l’engin, ont été conduits à Yokadouma, chef-lieu du département de la Boumba et Ngoko pour être présentés aux autorités judiciaires, pour leur inculpation.
Cette importante pêche porte à plus de 100, le nombre de pointes d’ivoire saisies au cours de l’année 2011 autour et dans les deux parcs nationaux de Lobéké et de Nki, situés dans les régions de l’Est et du Sud. Les responsables locaux de WWF soutiennent que plus de 65 personnes, en possession des produits fauniques interdits, ont été interpellées depuis janvier 2011. « C’est la deuxième fois que des braconniers ont caché leurs produits dans des camions transportant des marchandises. La première arrestation s’est passée en février où 20 pointes ont été saisies au niveau du village Ntam dans le parc de Nki », a rappelé Zacharie Nzooh, responsable du WWF de Lobéké. Dans cette lutte acharnée contre le braconnage, le WWF appuie considérablement le ministère des Forêts et de la Faune. Même si des résultats sont visibles, les deux parties appellent les pouvoirs publics à infliger des sanctions exemplaires aux braconniers à col blanc et à leurs complices qui déciment des espèces protégées en voie de disparition. C’est une nouvelle qui remonte le moral des écogardes de ces deux parcs.
