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Dossier de la Rédaction

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Ellen Johnson Sirleaf, femme de pouvoir

Première femme élue à la tête d’un Etat africain, la présidente du Liberia est aussi Nobel de la paix 2011.

Aucune femme, avant elle, n’avait eu le privilège d’être élue à la magistrature suprême d’un pays africain. Ils sont, par ailleurs, très rares dans l’histoire, les chefs d’Etat ayant obtenu le prix Nobel en cours de mandat. Deux records exceptionnels remportés haut la main par Ellen Johnson Sirleaf, présidente réélue du Liberia. D’abord en octobre 2005 lorsque, candidate du Parti de l’unité à l’élection présidentielle, elle l’emporte au second tour face à George Weah, l’ancienne gloire du football. Ensuite en 2011, lorsqu’elle reçoit le Prix Nobel de la Paix, en partage avec sa compatriote Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkul Karman. A son sujet, les sobriquets abondent. Qu’on la surnomme « Mummy Ellen », « Madame présidente », « Africa Iron lady » ou « Old Ma », elle est toujours restée égale à elle-même : une femme de conviction et de pouvoir. Sa mise soignée et son sourire énigmatique sur un visage souvent chaussé de lunettes claires dissimulent une opiniâtreté à toute épreuve. Dans un récent ouvrage autobiographique, elle se plait à raconter à maintes reprises l’histoire de ce vieil homme qui leur rendit visite quelques jours après sa naissance. Ayant observé longuement le bébé qu’elle était alors, il se tourna vers sa maman et déclara avec un sérieux déconcertant : « cet enfant sera un grand ». Une annonce prémonitoire qui l’a sans doute galvanisée dans les mauvais jours. Cette anecdote résume toute la trajectoire tourmentée d’un destin hors du commun.

Née à Monrovia en 1938, Ellen Johnson est originaire d’une famille d’Américano-libériens qui descendent eux-mêmes des esclaves affranchis qui partirent de l’Amérique pour fonder le Liberia en 1847. Après quelques années d’études au College of West Africa, elle est mariée à 17 ans à James Sirleaf, aujourd’hui décédé, avec qui elle a eu quatre fils avant de divorcer. Entre temps, elle aura eu l’opportunité de continuer ses études aux Etats-Unis. Economiste réputée, elle est détentrice d'un diplôme de l'Université du Colorado et d'une maîtrise en administration publique à Harvard et a servi en outre à la Banque mondiale, au Pnud et dans des institutions privées, dont la prestigieuse Citibank tout en militant pour le leadership féminin en politique. Emprisonnée à deux reprises, c’est avec beaucoup de tact et de chance qu’elle va survivre aux dérives des régimes de Samuel Doe et Charles Taylor avant de s’engager résolument en politique. La présidente libérienne aura joué, maintes fois, un rôle de pionnière au cours d’une riche et éprouvante carrière qui s’étale sur plus de trois décennies. En prenant, par exemple, les rênes d’un pays déchiré par une atroce guerre civile ayant fait près de 250.000 morts, elle entrait déjà dans l’histoire par la grande porte. Une grande première qui rappelle bien d’autres. Déjà à la fin des années 70, elle fut la première femme ministre des Finances du Liberia et l’une des rares sur tout le continent. Comme un célèbre adage veut qu’il n’y ait jamais deux sans trois, la récompense du Prix Nobel de la paix de 2011est apparu comme le couronnement d’une vie de combat. Une récompense pour ses efforts de réconciliation et de reconstruction dans un pays qui revient de loin.

 

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