Entretien avec l'ambassadeur du Gabon au Cameroun à une semaine de l'ouverture de la coupe d'Afrique des nations qui se déroule dans son pays. 

 Monsieur l’ambassadeur, y a-t-il des conditions particulières pour entrer au Gabon pendant la Can ?

Des dispositions pratiques ont été prises à l’occasion de cette grande manifestation continentale. Il y a une équipe des services de l’immigration du Gabon qui est là. C’est un service spécial. Cette équipe s’occupe du traitement des dossiers des personnes qui souhaitent se rendre au Gabon pour assister à cette grande manifestation. Il a été mis en place un « Visa Can » avec entrées multiples au Gabon et en Guinée équatoriale.

Quelles implications sur son coût et sa durée ?

Il coûte 30.000 F Cfa. Il a une validité de 45 jours c’est-à-dire qu’il couvre toute la durée de la compétition. Il va même au-delà, avec quinze jours supplémentaires. C’est un visa commun conçu en concertation avec la Guinée équatoriale. Si vous avez ce visa, vous pouvez aller en Guinée équatoriale comme au Gabon sans problème. Depuis que nous avons décidé d’accueillir ensemble cette grande manifestation, la collaboration entre le Gabon et la Guinée équatoriale n’a jamais été démentie. Mais, il y a quelques conditions à remplir. Il faut déjà avoir un passeport en cours de validité. Il faut également un carnet international de vaccination. Ce sont les conditions classiques. La particularité cette fois-ci, c’est qu’il s’agit d’un visa commun.

Il y a des craintes par rapport à l’hébergement. La capacité hôtelière du Gabon est-elle forte pour pouvoir répondre à la demande ?

Nous sommes conscients de l’importance du flux des visiteurs qui déferleront dans notre pays à l’occasion de la Can. C’est pour cela que des dispositions ont été prises tant au niveau hôtelier qu’au niveau de la réquisition des maisons pour accueillir dans les conditions décentes tous les invités qui viendront participer à cette belle fête.

Comment le principe de co-organisation se traduit-il ici au Cameroun ?

Les ambassades du Gabon et de Guinée équatoriale au Cameroun ne sont pas directement impliquées dans l’organisation de la Can. Notre rôle est de faciliter l’entrée en territoire gabonais et équato-guinéen de tous ceux qui veulent s’y rendre.

Quel est votre sentiment personnel à quelques heures du coup d’envoi de cet évènement ?

Personnellement et au-delà de moi-même toute la communauté gabonaise au Cameroun, c’est un sentiment de joie. Je pense que la politique « d’émergence » mise en place par le président de la République Ali Bongo est véritablement en marche. Je pense que c’est le meilleur cadeau qu’il ait pu offrir au peuple gabonais et au-delà aux ressortissants des pays membres de la CEMAC. C’est une très bonne chose pour la jeunesse de notre sous-région. Bien entendu, tous les frères africains sont la bienvenue au Gabon.

Peut-on dire que cette Can est un évènement qui concerne toute la CEMAC ?

Je répondrais tout de suite oui. D’autant qu’elle  se déroule dans deux pays CEMAC. Le principe de solidarité fait en sorte que ce qui se passe au Gabon, en Guinée équatoriale concerne en réalité toute l’Afrique centrale. Cela est ressenti au Gabon comme un évènement qui honore d’abord toute l’Afrique centrale. Nous ne pouvons qu’en être fiers.