Dans l’optique de renforcer la position du pays sur ce marché, le ministre du Commerce a rencontré les producteurs de fruits du Littoral mercredi à Njombe. Njombe. Le choix de la ville pour cette concertation est judicieux. En effet, considéré comme « le grenier du Littoral », surtout en matière de fruits, cette ville du département Moungo aura un rôle important à jouer dans la conquête de nouveaux marchés à l’international. Après s’être déployé sur le continent européen où il est considéré comme l’un des plus gros exportateurs de fruits (banane et ananas entre autres), c’est désormais dans le Golfe Arabique que le Cameroun voudrait se positionner. « Il s’agit de renforcer les échanges économiques entre le Golfe de Guinée et le Golfe Arabique. Les pays de cette région ont manifesté un intérêt pour le Cameroun », confie Kalkaba Malboum, président du conseil d’administration de Kawadji Trading, partenaire du gouvernement camerounais dans le projet d’exportation de fruits vers le Golfe Arabique.

D’où la visite effectuée au Cameroun par des hommes d’affaires de cette région du globe en décembre dernier. Les produits visés dans un premier temps sont notamment le haricot vert, l’ananas, la papaye solo et la banane. Mais encore faudrait-il savoir si les producteurs locaux sont capables de répondre à l’importante demande du Golfe Arabique par des produits de qualité. « Avec les planteurs que j’ai dans mon GIC, nous exportons environ 20 tonnes d’ananas par semaine. Il s’agit là d’une opportunité qui s’offre aux producteurs et d’un défi qu’il faudra relever. Cela passe par le respect strict du cahier de charges des acheteurs, dont nous devons prendre connaissance », déclare Jean Marie Sop, délégué du GIC Unité agropastorale du Cameroun.

Globalement, les producteurs se sont déclarés aptes pour l’aventure, pour peu que quelques conditions soient remplies. Entre autres, il leur faudrait d’abord un appui technique et financier – malgré leur bonne volonté ils ne disposent que de moyens modiques et ignorent les zones de commercialisation. Ensuite, l’aménagement des routes agricoles permettrait de faciliter le déplacement des cultivateurs et commerçants vers les plantations, mais favoriserait aussi le transport et l’écoulement des produits vers les zones de stockage. En outre, la construction de magasins de stockage permettrait de conserver les produits avant leur acheminement vers les zones de consommation. « A travers ce projet, Njombe-Penja deviendra la mamelle nourricière du Cameroun et du mode entier. Il viendra aussi résoudre l’épineux problème de l’écoulement et la commercialisation de notre importante production locale », déclare le maire de la localité.

Pour le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le projet de conquête du marché du Golfe Arabique a pour principaux objectifs de créer de la richesse, de réduire le déficit de la balance commerciale et de lutter contre la pauvreté en zone rurale. « C’est largement dans nos cordes », a martelé le Mincommerce, tout en appelant les producteurs à la mobilisation.