Le personnel a accepté de reprendre du service à l’issue des négociations conclues hier sous la direction du ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

Près de 6 heures de discussions hier dans la salle des réunions du « Club Le Tali », située au cœur des plantations d’hévéa à Niété après Kribi. Des discussions tripartites entre le personnel de l’entreprise qui observait un arrêt de travail depuis le 3 janvier 2012, la direction générale d’Hévécam conduite par Alain Young, son directeur général et le gouvernement représenté par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona. D’intenses discussions ponctuées de conciliabules et de nombreux apartés entre les différentes parties. Puis au final, 24 signatures sur le «Protocole d'accord», représentant celles des délégués du personnel, du directeur général, des représentants syndicaux et du ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Les différentes parties venaient de s’entendre sur la reprise immédiate du travail, signifiant la fin de la grève. Pour y parvenir, comme le reconnaît le communiqué de presse publié à l’issue des travaux, les principaux concernés, la direction générale d’une part, et le personnel d’autre part « ont fait chacun d’importantes concessions et ont décidé de reprendre le travail dans un dialogue constructif pour l’amélioration de la production et une meilleure cohésion sociale au sein de l’entreprise ».

Le Protocole d’accord sanctionnant les discussions comporte quatre principales résolutions. Si le document n’a pas été rendu public, CT a néanmoins pu apprendre que la direction générale d’Hévécam a accédé à l’une des principales requêtes du personnel, à savoir, la mise en œuvre du processus d'acquisition de 3% du capital de la société. Autre signe de décrispation de l'atmosphère, l’octroi d’une prime d’apaisement à tout le personnel correspondant à un mois de salaire. Ce qui représente selon nos sources, environ 400 millions de F. Le dialogue social devra désormais être de mise entre la direction générale et le personnel. Si le protocole d’accord indique que la reprise du travail était impérative, à compter de la signature du document, dont hier 23 janvier 2012, la plupart des délégués du personnel ont laissé entendre que cette mesure ne peut être effective qu’à compter de ce jour. Le temps pour eux de communiquer les résolutions de la rencontre aux différents villages qui constituent les plantations d’Hévéa du Cameroun.

Pour sa part, Grégoire Owona a appelé les uns et les autres à oublier les malentendus et à se tourner vers l’avenir. Tout en appelant les employés à se mettre au travail, il a rappelé qu’autant le gouvernement va œuvrer à préserver les intérêts des Camerounais qui travaillent dans ces entreprises, autant il va s’employer à préserver l’entreprenariat et les investisseurs. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale est ensuite descendu dans quelques villages de production pour un échange avec les travailleurs.