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Dossier de la Rédaction

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Interview: « Respecter les personnes et les communautés »

Pr. Jacques philippe Tsala Tsala Jacques Philippe, Chercheur, Coordonateur national de la COPES-AOC.

 On parle de plus en plus de manquements en matière d’éthique dans les recherches scientifiques menées sur le continent. Quel est l’ampleur du phénomène ?

En réalité on ne peut pas savoir la véritable ampleur de ce problème. La communication en matière de recherche est réservée à un petit cercle de spécialistes par discipline et domaines. Or la vulgarisation des résultats de la recherche ne se préoccupe pas toujours des procédures et des démarches méthodologiques. Il en est ainsi de la dimension éthique qui aujourd’hui est devenue incontournable pour toute recherche sérieuse au niveau international. D’ailleurs il n’est plus possible de publier dans certaines revues sans avoir obtenu une clairance éthique d’un organisme reconnu. En ce qui concerne par exemple la recherche en sciences sociales, en santé ou la recherche biomédicale, le consentement - qui ne se confond pas avec l’assentiment- doit être libre, révocable à tout moment, éclairé, spécifique à chaque étape  du processus. C’est une question d’honnêteté intellectuelle et de respect des personnes et des communautés.

Quelles sont les dérives significatives observées récemment dans le domaine de la recherche au Cameroun ?

Nous avons connu dans les années 2005 le cas du Ténofovir dont les essais ont infecté des Camerounaises qui n’étaient pas porteuses du VIH/Sida. Ces cas qui font scandale constituent l’arbre qui cache la forêt. Ils sont plus nombreux qu’ils ne paraissent. Tous les chercheurs impliqués dans les recherches au Cameroun ne s’embarrassent pas toujours de précautions éthiques. Certains se préoccupent uniquement de leurs objectifs académiques (diplômes), de carrières (université et recherche) ou pécuniaires (firmes pharmaceutiques)

Le législateur Camerounais semble timoré sur la question…

Probablement bousculée par les derniers scandales en la matière, la législation camerounaise est devenue de plus en plus rigoureuse. De nombreuses dispositions sont prises par le département de la Santé publique. Et on assiste à la naissance de plusieurs comités d’éthique dans les institutions de recherches et dans les universités. Ce qui est de nature à limiter les risques de dérive. Nous pensons que la volonté politique apparaît de plus en plus clairement dans la gestion de ce type de risque. Mais il faut continuer à être vigilent.

Quelles recommandations pouvez-vous faire à l’endroit des autorités compétentes ?

De nombreuses recommandations sont faites depuis une dizaine d’années. Il s’agit en l’occurrence de ménager un cadre juridique suffisamment clair, de promouvoir l’enseignement de l’éthique de la recherche et des bonnes pratiques dans l’enseignement et la recherche au niveau supérieur (pas seulement en sciences et en médecine), d’informer les individus et les communauté sur leurs droits spécifiques en la matière. Mais, notre continent ne mérite pas de continuer à subir un quelconque statut de cobaye.

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