L’espace Doual’art à Bonanjo, jusqu’au 3 février prochain, est une vaste scène. Celle d’un univers recréé. Recomposée de petits bouts du monde. L’urbanité de Dakar, la capitale sénégalaise, théâtre il y a quatre ans d’un atelier de création sur la mode et le sport, intitulé « Prêt-à-partager ». 17 artistes de l’art visuel, la mode, le design, la photographie et même l’écriture, avaient apporté de leurs divers horizons l’imaginaire de leur culture pour composer une nouvelle image dakaroise. Et depuis près de deux semaines, les œuvres issues de ce workshop ont investi Doual’art, s’ouvrant par un vernissage hommage. Celui de Goddy Leye. L’artiste camerounais, décédé en 2011, faisait partie de l’expédition sur la terre Teranga. Son œuvre a laissé la place à celles de ses confrères venus d’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, de l’Angleterre, de l’Allemagne et du Sénégal. Pour une association de démarches artistiques, où les uns ont servi de modèles aux autres.
Un patchwork d’images, de vidéos et d’installations, où les objets s’évadent parfois des cadres pour se matérialiser dans l’espace d’exposition. Dans l’espace, on retrouve aussi des modèles du créateur de mode sénégalais Ndiaga Diaw, le boubou de la pakistanaise Zille Homma Hamid, la table pleine de vieilles baskets d’Ulé Barcelos. Œuvres parfois capturées par un appareil photo comme ce jeu d’images et d’identités de Philip Metz, cette conjugaison pluridisciplinaire d’Astrid S. Klein, avec « We bow in empty LIBERTE », cette interprétation particulière de la mode et de l’effort physique de Lambert Mousseka dans « Travail avant, pendant et après le sport ».
Autant de démarches suivies par le commissaire d’exposition Akinbode Akinbiyi, auteur d’un making-of en images fixes. Autre making-of, en images mobiles cette fois, celui de Jamika Ajalon, dans un film qui marche sur les traces de « Prêt-à-partager », de sa raison d’être et de son rendu par les artistes. Un rendu bien au-delà du thème d’origine « Mode et sport », au-delà du vêtement. Plus proche de la quête de soi, de la découverte de l’autre et de la recomposition de l’ordinaire quotidien.
