« J’ai eu envie d’exister, de m’affirmer, d’écrire une histoire », explique Bertrand Tiotsop, la trentaine, dirigeant d’une boîte de communication ayant son siège à Akwa. Le jeune manager estime plus utile d’entreprendre que d’attendre. Entreprendre d’abord, quitte à espérer un soutien des pouvoirs publics par la suite. « Sur le chantier des grandes réalisations, chacun devrait avoir sa portion, un petit bout qu’il porte (…) une grande rivière est formée de gouttes d’eau », ajoute-t-il.
La possibilité de créer son propre emploi, voire plusieurs, au moyen d’une entreprise, a été évoquée devant de nombreux lycéens hier, au Castel Hall de Bonapriso. A l’ouverture de la 12e édition de la Semaine pour l’emploi des jeunes (Sej). Objectifs de l’opération, informer les jeunes sur les programmes et mesures existant en leur faveur, les sensibiliser sur la nécessité d’une bonne orientation professionnelle, et susciter la contribution de tous les partenaires du marché de l’emploi – dont les entreprises – pour promouvoir la formation et l’insertion professionnelle.
Les destinataires de l’opération bénéficieront sans doute donc de précieux conseils, comme ceux donnés par Benjamin Kisso, directeur régional du Fonds national de l’Emploi (Fne) pour le Littoral aux jeunes désireux de créer une entreprise : s’assurer qu’ils en ont l’aptitude, se rapprocher d’entrepreneurs déjà à l’œuvre, pour apprendre d’eux, sonder son environnement économique afin de détecter un créneau porteur.
Après l’ouverture officielle de la Sej, c’est avec intérêt que les adolescents présents se sont dirigés vers les stands ouverts pour la circonstance. Dont ce stand d’une éleveuse de cailles – oiseaux et œufs bien mis en évidence –, ou celui de cette Pme spécialisée dans la fabrication industrielle d’amidon…
Le programme de la Sej a prévu également des articulations dites carrefours-métiers, portant sur l’agriculture, l’élevage et la pêche, la contribution de la jeunesse à l’émergence du Cameroun, les métiers des mines et du pétrole.
Si en 2011 le Fne a collecté 3 765 offres d’emploi et trouvé 13 763 postes, selon Rachel Sen Kong, représentante du gouverneur à l’ouverture de la Sej, ces chiffres restent insuffisants, d’après elle. Seulement, a assuré l’oratrice, l’espoir est permis, suscité par les grands projets structurants d’un Cameroun « vaste chantier ».