Le dispositif de sécurité a annoncé la couleur. Hier, une forte mobilisation policière a investi l’Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (Hgopy). En vedette, la reconstitution des faits dans l’affaire du « bébé volé », de Vanessa Tchatchou. En présence du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance du Mfoundi, Jean Fils Ntamack, trois suspects, le visage voilé, ont rejoué cette journée d’août 2011, où le bébé a disparu. Les présumés coupables, dont une jeune fille et deux hommes, ont tout recommencé devant la délégation du procureur de la République et de la Police judiciaire, de l’entrée de la structure jusqu’à la maternité.
La tension est palpable. Il est interdit à qui que ce soit de capter la moindre image. Même la presse n’a pas été conviée à suivre les suspects et le Procureur dans la maternité. Après plus de deux heures de restitution, le procureur de la République a fait une déclaration. Question d’apporter quelques éclaircissements sur le déroulement de l’enquête. « Nous venons de procéder ici à l’hôpital à la reconstitution des faits relatifs à l’enlèvement du bébé de Vanessa Tchatchou. L’enquête que mon parquet a ordonnée se poursuivit depuis plusieurs semaines », affirme Jean Fils Ntamack. Au cours de cette enquête, plusieurs indices et auditions ont été recueillis.
Quelques personnes ont été interpellées comme suspects et entendues dans le cadre de ce dossier. « Il m’a semblé utile de procéder à la reconstitution des faits, le but étant de croiser les informations, de vérifier sur le terrain leur véracité, de manière à les confronter au scénario possible tel qu’il a pu se développer sur le théâtre des opérations », a ajouté le procureur. Selon lui, cette étape de la procédure judiciaire a été enrichissante, autant pour les représentants du Ministère public que toutes les parties prenantes. « Je suppose que chacune d’elles aura tiré d’importantes leçons pour la suite de la procédure », a dit le magistrat. Le reste de la reconstitution est demeurée secrète. D’après le procureur, les personnes interpellées seront présentées au parquet. Une suite logique de cette procédure.
