Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Pour une nouvelle citoyenneté

11 février. Un jour, une fête, rien que pour les jeunes. Avec en prime, un message du président de la République, un grand forum, et un beau défilé. Comme pour mieux exprimer que le pays a sa jeunesse à cœur. Peut-on valablement soutenir alors que les jeunes Camerounais sont des laissés-pour-compte, des générations sacrifiées à l’autel de l’épicurisme des adultes ? Une approche simpliste et orientée tendrait, en effet, à faire croire que le Cameroun, au regard de ses ressources, n’accorde aux jeunes que la portion congrue, dans tous les domaines où le devoir régalien de l’Etat est appelé à inscrire de grandes réalisations pour leur épanouissement : l’instruction scolaire, la santé, l’emploi, l’intégration à l’appareil décisionnel et politique, l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs. Une telle vision, convenons-en, procède nécessairement d’analyses à courte vue, ou d’un catastrophisme exacerbé. Car la réalité est tout autre.

En s’adressant à ses jeunes compatriotes vendredi soir, le président de la République a délibérément rappelé ces évidences : oui l’Etat a beaucoup fait, et continue à faire du mieux qu’il peut, même si nous admettons tous qu’on peut faire encore mieux. L’énumération sommaire qu’il ébauche des réalisations les plus récentes dans ce domaine est, par ailleurs, la preuve que malgré les crises multiformes, les budgets alloués à l’éducation et à la formation des jeunes demeurent substantiels. Ce qui a pour conséquence l’existence d’une offre de formation très variée, à travers tout le territoire national.

Quant à la question qui fâche, celle de l’intégration des jeunes dans le milieu professionnel, le volontarisme des décideurs en la matière est réel. Il s’illustre à travers des programmes d’auto-emploi spécifiques réalisés parfois en synergie avec les bailleurs de fonds, ou à travers des recrutements massifs périodiques dans la fonction publique. On pourra aussi évoquer la facilitation du processus de création d’entreprises, qui a fait récemment progresser le Cameroun dans le classement Doing Business de la Banque mondiale.

Mais, comme il est de notoriété publique, depuis que le président de la République le martèle à ses ministres pour leur mettre la pression et les pousser à l’action, en dehors de ces actions ciblées, seule une croissance économique vigoureuse, de l’ordre de 8 % au moins sur une période assez longue, apportera la réponse la plus efficace, la plus systémique, à l’équation de l’emploi des jeunes, et de l’emploi tout court.

Dans ce processus de relance économique que les jeunes suivent, ou devraient suivre, avec une attention soutenue, le Cameroun est plutôt bien parti. « A bref délai », rassure le président, la révolution agricole et les grands projets industriels, infrastructurels et miniers seront sur les rails, avec à la clé quelques milliers d’emplois. On peut donc dire aux jeunes qui piaffent d’impatience : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »…

Malgré ces perspectives plutôt heureuses, le chef l’Etat ouvre avec ses jeunes compatriotes un débat lourd d’enjeux, sur l’avenir du système éducatif camerounais, et sa nécessaire refondation dans un contexte international instable, et un environnement intérieur en mutations. Car si l’école et l’université se démocratisent, c’est une aubaine pour les jeunes. Certes. Mais si elles évoluent dans leur superbe isolement, sans répondre aux attentes de la société et sans anticiper leur évolution, elles courent le risque de n’être utiles ni à elles-mêmes ni au pays qui attend d’elles qu’elles conscientisent les jeunes sur les divers enjeux sociaux, qu’elles offrent des emplois à travers la création de filières prenant en compte les besoins des industriels et des entrepreneurs, et enfin qu’elles impulsent le développement à travers la recherche.

Si Paul Biya relève la nécessité de la réforme, ce n’est pas forcément, pour le système actuel, un signal d’échec et un désaveu, mais la conviction qu’il est temps que l’institution scolaire et universitaire se repense, afin de répondre efficacement aux nouveaux défis qui interpellent le Cameroun de ce début du 3e millénaire, si ambitieux, si prometteur, mais si lourd, si lent à amorcer la rupture des mentalités et des comportements qui précède toute véritable révolution.

Car qu’est la « Nouvelle dynamique » que prône désormais le président de la République, si ce n’est une rupture radicale, une nouvelle manière d’être, de penser et de faire, qui nous débarrasserait des tares du passé, de la peur de l’avenir, et qui préparerait la « République exemplaire » ? L’école et l’université, par la place centrale qu’elles occupent dans la nation, et dans la vie de tout individu, ont l’autorité, la légitimité, le devoir de s’emparer de ce nouveau savoir-être, et d’en imprégner la jeunesse. Dans l’espoir qu’émerge un nouveau système de valeurs, une nouvelle citoyenneté, à même de bâtir le Cameroun émergent.

Au cœur de cette bataille pour l’avenir, le président a raison de vouloir l’implication pleine et entièrement des jeunes. Il les veut solidaires des « vieux », embarqués à corps perdu dans « la galère de leur temps ». Pour apprendre à donner à leur tour à une société dont ils ont tant reçu. C’est le mouvement naturel et continuel de la vie, n’est-ce pas ? Give, and Take.

Bonne fête, chers jeunes !

 


 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière