Les artistes sont lassés par la piraterie. Et ce ras-le-bol les incite à prendre les choses en main. Selon le ministre des Arts et de la Culture (Minac), Ama Tutu Muna, leurs syndicats s’apprêtent à prendre des mesures de rétorsion contre tout usager ne se conformant pas à la réglementation de droits d’auteur au Cameroun. Leur campagne a récemment commencé avec des sociétés de téléphonie mobile, mais d’après le ministre, il faut s’attendre à ce qu’elle s’étende à d’autres structures. C’est pour discuter de la situation avec les représentants de médias et d’autres entreprises exploitant les œuvres de l’esprit que Ama Tutu Muna a convoqué une réunion hier dans son département ministériel. Il était question pour le Minac de sensibiliser. Elle les a appelés à tout mettre en œuvre pour payer leurs redevances en matière de droit d’auteur et droits voisins. « La réglementation oblige à aller vers les sociétés de gestion collective pour recueillir les autorisations préalables à l’exploitation de leur répertoire. Elle prescrit également une facturation d’accord partie », a souligné le ministre.
En rapport avec cette réglementation, le gouvernement a accompagné l’application de quatre organismes de gestion collective dont la Société de l’art musical (Socam), la Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra), la Société civile des arts audiovisuels et photographiques (Scaap) et la Société civile des droits d’auteurs et droits voisins des arts plastiques et graphiques (Socadap). Des mesures ont également été prises dans le sens de la sécurisation de la redevance due au titre du droit d’auteur. Ainsi, il a été ouvert un compte commun de dépôt spécial de redevance du droit d’auteur et des droits voisins domicilié dans les livres de la Société générale des banques du Cameroun.
