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Dossier de la Rédaction

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L’hospitalité et la loi

Disons-le d’emblée : il est hors de question de jeter de l’huile sur le feu. De quelque manière que ce soit. Pour autant, les violences injustifiées et outrancières vécues la semaine dernière à Ngaoundéré relèvent d’une intolérable dérive. Avec, au bout de la barbarie, trois véhicules vandalisés et… dix-huit policiers injustement « bousillés ». Des hommes dont le seul « péché » est d’avoir entrepris de faire prévaloir la loi, l’ordre républicain. Leurs bourreaux ? Des camionneurs tchadiens qui ont opté, eux, pour l’anarchie à travers une certaine auto-justice.

Ces actes fortement répréhensibles sont venus rappeler qu’il y a quelques semaines, toujours dans le chef-lieu de l’Adamaoua, des élèves tchadiens d’un établissement scolaire privé de la place s’étaient livrés le 27 octobre dernier à une destruction de nombreux équipements et infrastructures utiles à leur propre formation. A l’origine, un larcin commis par un apprenant tchadien. L’émeute fut évitée de justesse. Toutes choses qui peuvent amener à se demander, au bout du compte, si un syndrome tchadien ne plane pas sur Ngaoundéré. Dans tous les cas, les faits énoncés plus haut suscitent une réprobation indignée, y compris d’ailleurs au sein de la communauté tchadienne installée au Cameroun.

On se rappelle qu’à l’occasion de la visite d’amitié et de travail effectuée à Yaoundé le 29 décembre dernier par le président Idriss Deby Itno, de nombreux ressortissants tchadiens se sont exprimés à travers ces mêmes colonnes. Pour dire combien ils se sentaient heureux de vivre, parfaitement intégrés, dans cette terre d’accueil, le Cameroun, devenue pour eux leur seconde patrie. Cela est d’autant plus vrai que l’hospitalité représente, à côté de la non-ingérence dans les affaires des autres Etats, l’une des constantes de la diplomatie de notre pays. A ces deux axes politiques majeurs, s’ajoutent la solidarité et la coopération qui, pour le président Paul Biya, « s’impose à l’esprit ». s’agissant du cas particulier du Tchad. Au regard, selon le chef de l’Etat, de « la parenté de nos peuples, la proximité de leurs cultures, de longues périodes de l’histoire partagée ».

C’est cet édifice patiemment bâti et méthodiquement entretenu que certains pyromanes tentent de mettre en péril. Imagine-t-on seulement ce qui aurait pu advenir, si les forces de l’ordre avaient cédé à un réflexe commode de légitime défense pour laver ce qui a été, ni plus ni moins, un affront inqualifiable ? Les violences et voies de fait exercées sur des fonctionnaires de police à Ngaoundéré, à n’en point douter, constituent une bavure de trop. Elles devraient être l’occasion pour les autorités compétentes de rappeler aux uns et autres que le Cameroun, pour être une terre d’accueil connue et reconnue pour son hospitalité légendaire, ne saurait être considéré comme un « no man’s land » où régnerait la loi de la jungle.

Tous les observateurs de bonne foi peuvent attester, à cet égard, que les Camerounais ont toujours su, de tout temps et en toutes circonstances, se garder toute attitude xénophobe vis-à-vis des populations immigrantes. D’où qu’elles viennent. Et ce, en dépit des frustrations et exactions récurrentes infligées à nos compatriotes hors des frontières nationales. Personne ne devrait cependant abuser de ce sens inné de l’acceptation de l’autre, de cette disposition exemplaire à la tolérance et la paix. Au profit d’une Afrique forte parce que plus unie, plus solidaire. Pour tout dire, ceux qui choisissent de résider au Cameroun, ont l’obligation de se soumettre sans restrictions aux lois et règlements qui gouvernent leur pays d’accueil. Il s’agit là, dans un Etat de droit, de principes intangibles et non négociables. Cela doit être clairement compris. Une fois pour toutes.

 

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