Après sept ans d’appuis, ce programme se trouve encore délesté de 70% de fonds prêtés.

La question du recouvrement des fonds au Programme intégré d’appui aux acteurs du secteur informel (Piaasi) est jugée préoccupante. Seulement, près de deux milliards de F sur environ sept milliards de F investis depuis 2005 ont pu être récupérés auprès des promoteurs de projets. A peine six milliards de F sur les neuf mis à la disposition du Piaasi ont jusqu’ici été investis. Mais seule une infime frange de jeunes promoteurs pense à reverser ces fonds dont certains recouvrements ont déjà pu être réinjectés dans des projets.

Selon le Piaasi, les jeunes avancent plusieurs raisons pour se dérober: sous-évaluations, faillite, incendies ; plus la délocalisation non réglementaire et les décès présumés des promoteurs. Et c’est pratiquement au forceps que les autorités entendent enclencher une opération nationale de recouvrement. On parle d’une « Opération coup de poing Piaasi ». « Nous n’allons pas en bataille contre nos enfants. Il nous est simplement prescrit une rigueur bien mesurée qui va certainement déboucher sur de bons résultats », rassure le coordonnateur national du Piaasi, Claude Melone Loé.

Mais comment en est-on arrivé là ? La question est quasi récurrente dans les esprits de nombreux observateurs qui estiment que les dés sont souvent truqués. L’on s’insurge généralement contre le laxisme à travers lequel les responsables du Piaasi en sont venus à accorder des financements sans garanties. Le coordonnateur national a sa version des faits. Toujours est-il que si rien n’est fait, ce problème de recouvrement pourrait sonner le glas du Piaassi. Ou tout au moins, la mutation envisagée du programme en un fonds de financement permanent, où les paiements des uns financeront les autres ne va pas s’opérer de si tôt.