Plusieurs usurpateurs en vrai uniforme militaire ou policier déjà pris à Yaoundé.
Coup double, jeudi dernier à Yaoundé. Alors que les éléments du Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) appréhendaient un faux lieutenant de l’armée de l’air, leurs collègues de la brigade de gendarmerie de Madagascar démasquaient un faux lieutenant de gendarmerie. Les deux faussaires arboraient non seulement l’uniforme militaire, mais aussi des rangers et épaulettes d’officiers. Chose curieuse, leurs attributs n’étaient pas de la contrefaçon. Où et comment les ont-ils acquis ? Aliou Oumarou, le faux lieutenant pris à Madagascar, affirme avoir acheté l’uniforme et des rangers sur le marché. Pour ce qui est des épaulettes et du béret, rien n’a filtré.
La police n’est pas à l’abri de cette situation. Naturellement, les usurpateurs usent de leurs « faux » attributs pour sévir au sein de la population. Un certain Marcel Charles Koue, se présentant comme commissaire de police avait été arrêté à Yaoundé, alors qu'il tentait d'arnaquer un sergent de l'armée de terre… Le faux commissaire racontait au sergent que sa fille est impliquée dans une affaire de kidnapping et qu’il pourrait éviter qu’elle soit déférée, en échange d’une rondelette somme d’argent. Le sergent aurait pu se laisser prendre, s’il avait eu la totalité de la somme demandée. Autre usurpateur, Michel Thierry Yazi. Le jeune homme de 32 ans se faisait appeler « inspecteur Ze Meka », et prétendait faire entrer des gens dans la police. Selon sa dernière victime, il était toujours en tenue et armé au moment de leurs rendez-vous. « C’est d’ailleurs pourquoi je l’ai cru », regrettait la pauvre dame qui s’était déjà fait escroquer près de 4 millions de F.
Un troisième larron ; « inspector » Joseph Mbomba. Il avait également réussi à duper les autres policiers au point de s’insérer régulièrement dans des patrouilles ou dans le cadre des renseignements généraux. Et c’est seulement au bout de trois années de supercherie qu’il sera démasqué par ses « collègues » du commissariat du 15e arrondissement de Yaoundé à Odza. Des escrocs déguisés en éléments des forces de l’ordre, le phénomène devient fréquent. Face à cette nouvelle forme d’arnaque, voire d’insécurité, l’armée et la police se mobilisent.
