Les marques se multiplient et les consommateurs se noient parfois, croyant viser la qualité.

C’est l’histoire d’une jeune fille qui, faisant les boutiques avec un courtisan, ajoute à la longue liste de ses achats une palette de six bouteilles d’eau minérale aromatisée, dont l’unité revient au détail à 3 000 F. Elle croit snober son interlocuteur et espère pouvoir enfin goûter aux délices de cette eau qu’elle a tant vu ses concitoyens d’une certaine classe boire. Au finish, ce liquide lui servira à tout sauf à se désaltérer, tant son goût était « bizarre ». Avec la grande vague des offres d’eau minérale qui s’abat sur les grandes surfaces depuis quelque temps, ils sont nombreux, les consommateurs qui se font ainsi prendre au piège de leurs ambitions en croyant acheter des produits de bonne qualité. Parce que, dans l’imagerie populaire, plus c’est cher plus c’est chic, mais pas forcément exquis.

Le temps des classiques, où quelques marques, nationales pour la plupart, se partageaient le marché est révolu. Les marques importées sont très présentes et ne sont pas toujours contrôlées et les nationaux se sont lancés dans la production des eaux de consommation courante. Dans l’ensemble, l’offre s’est grandement diversifiée. Les prix aussi. Mais le consommateur, lui, se retrouve souvent difficilement. Eau minérale, eau de source, eau osmosée, eau purifiée… Les noms sur les étiquettes n’en finissent pas. Les conditionnements font des appels de balle. Pots, les sachets plastiques en forme de bouteille, miniatures de 33 cl, etc. côtoient les conditionnements classiques dans les bouteilles.

Ces derniers temps, les citoyens ont pu constater que les offres d’eau minérale sont devenues la vedette des grandes affiches publicitaires dans la ville de Yaoundé notamment. Les grands moyens sont mis en œuvre, notamment par des marques déjà connues, mais qui perdaient probablement du pied face à l’invasion du marché par les multiples concurrents. Dans tous les cas, les marques classiques, celles qui reviennent sur le marché après un long moment d’absence, ou alors celles qui sont toute nouvelle essayent bien de se faire une place dans les habitudes de consommation des Camerounais. Une chose est sûre : les consommateurs apprendront certainement à surfer sur cette vague des offres, et ne pourront les porter que les producteurs qui se seront conformés aux normes camerounaises en la matière.