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Dossier de la Rédaction

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Ça se complique

Quelques exemplaires du Coran jetés au feu, et voilà tout l’Afghanistan qui s’embrase. Les autorités américaines ont beau présenter des excuses et le président afghan, Hamid Karzaï, appeler au calme, rien n’y fait.

Jeudi, plusieurs villes du pays en étaient au troisième jour des manifestations contre ce que l’on considère comme une profanation du livre sacré, suite cet autodafé. Du pain béni pour les Talibans que l’Alliance atlantique combat depuis une dizaine d’années et qui jusqu’alors ne trouvaient des soutiens populaires que dans les zones rurales.

Le geste malheureux des marines qui vraisemblablement n’avait pour tout dessein que de priver des prisonniers d’un livre qui leur permettait des messages séditieux offre de fait à leur ennemi une victoire dans le cœur des Afghans. Un succès que ni la propagande contre les « impies » ni les attentats suicides ne leur ont assuré pendant les longues années d’hostilités. S’engouffrant tout naturellement dans la brèche ainsi ouverte, le porte-parole des Talibans vient d’appeler leurs compatriotes à attaquer les forces étrangères, leurs bases militaires, leurs convois.

La situation insurrectionnelle qui gagne de cette manière les villes pourrait, si elle persiste, compromettre le calendrier du retrait des troupes étrangères dont l’échéance est fixée pour la fin de l’année 2014. D’ici là, tout était huilé pour que les forces de défense afghanes dont elles assurent la formation et l’équipement, soient en mesure de prendre la relève à assurer la sécurité du pays. C’est dans la mise en œuvre de ce plan que les Américains ont amorcé, l’an dernier, un retrait de 33 000 marines sur un effectif d’un peu plus de 100 000 soldats qu’ils totalisent sur le sol afghan.

Jusqu’alors, la difficulté des alliés à conduire sans trop de casse leur retrait ne résidait que dans l’hostilité grandissante de la population afghane vis-à-vis de cette présence étrangère. Un ressentiment du reste renforcé par de nombreuses bavures commises par les bombardements de l’Otan, causant le décès de civils et agaçant à l’occasion, de ce fait, même le président Karzaï. Comme preuve supplémentaire de ce malaise, l’on se rappelle le cas devenu récurrent de soldats afghans dirigeant leurs armes contre des soldats alliés. Cela s’est produit jeudi et deux soldats de l’Otan en sont morts. En mi-janvier déjà, quatre soldats français étaient fauchés par les balles d’une recrue afghane. Une félonie qui en son temps avait irrité le président français, au point d’évoquer un retrait avant terme des troupes de son pays.

Avec ces manifestations qui s’amplifient, s’accompagnant de morts d’hommes, les choses se compliquent, on le voit, pour les forces étrangères, fragilisant, outre le président Karzaï, le président Barack Obama, en cette période où l’Amérique se prépare à élire un nouveau commandant-en chef en novembre.

 

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