Evéline Ouokam, coordonnateur du Programme d’appui à la relance de la filière pomme de terre.

Comment expliquez-vous la rareté de la pomme de terre actuellement ?

Nous sommes en période de rupture de la production. Donc, c’est normal que sur les marchés, que ce soit dans les zones de production et encore plus dans les grandes villes, il y ait comme une pénurie de pommes de terre. Dans ce sens, nous encourageons la culture de contre-saison, pour essayer de pallier ces manques pendant cette période de rupture.

Que fait le MINADER pour augmenter la production nationale ?

Le Programme d’appui à la relance de la filière pomme de terre a été lancé en 2008. C’est vrai que, avec toutes les tractations, les appuis n’ont effectivement commencé que l’année dernière. En 2011, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a financé à hauteur de 550 millions, 238 groupes de producteurs, parmi lesquels on dénombrait 28 groupes de multiplicateurs et 210 groupes de producteurs de pomme de terre de consommation. S’agissant de ces dernières, nous avons eu, au niveau des bénéficiaires du programme, une production d’environ 1250 tonnes, pour une superficie cultivée de 96 hectares. Soit un rendement d’environ 13 tonnes à l’hectare. Mais ces rendements sont minorés. Nos producteurs ne déclarent pas vraiment toute leur production. Ce qui est déjà fait est bon, comparé au rendement moyen que nous avons souvent observé, soit 5 tonnes à l’hectare. Notre objectif de départ a été atteint. Mais nous voulons un minimum de 20 tonnes à l’hectare.

Qu’est-ce qui est fait pour résoudre le problème de stockage ?

Pour essayer de gérer ce problème, nous lançons un programme de construction de magasins de stockage, utilisés comme des centres d’achat-vente, que nous avons situés au niveau des marchés. Ici, les producteurs pourraient regrouper leurs produits et les vendre progressivement.

Quelles perspectives en 2012 ?

Nous sommes en train de préparer la campagne 2012. Nous voulons lancer un deuxième contingent au courant de cette campagne. Nous avons une cible de 35 hectares de pommes de terre de consommation pour les nouveaux groupes, et 7 hectares de parcelles de multiplication pour de nouvelles semences.