Voici donc la rentrée tant attendue. Celle des Lions Indomptables. La sélection-fanion nationale de football entame une nouvelle aventure mercredi à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau qui a accueilli lundi la délégation camerounaise. Sans Armel Kana Biyick forfait. L’équipe nationale y dispute le match-aller des préliminaires de la CAN 2013 qui se jouera en Afrique du Sud. Ce sera le premier match de la sélection fanion après les évènements de Marrakech. Supporters, sympathisants des Lions et observateurs sont curieux de savoir le visage que présentera le Cameroun. Denis Lavagne et ses collaborateurs voudront bien confirmer leurs débuts réussis en novembre dernier au Tournoi LG Cup au Maroc. Deux matches. Deux victoires. Mais entre un tournoi amical et un match officiel, il y a une grande différence. La motivation n’est pas la même.

Demain, Lavagne dirigera une équipe amputée de Samuel Eto’o, capitaine et de Eyong Enoh, son adjoint, suspendus par la Fécafoot. C’est l’un des hics de cette rentrée. Au moment où la sélection nationale amorce en principe un nouveau cycle, on s’attendait logiquement à ce que le passif soit soldé et qu’on reparte sur de bases saines et solides. Le niveau de l’équipe constitue également l’une des grosses inconnues de cette rentrée. Quels joueurs seront alignés ? Quel est le système de jeu qui sera pratiqué ? Qui portera le brassard ? Voilà autant d’interrogations qui accompagnent ce come-back des Lions sur la scène. Si on ajoute à cela la situation contractuelle du sélectionneur, loin d’être anodine, celle de ses adjoints et du Team Manager, il apparaît clairement que la sélection nationale n’effectue pas sa rentrée de manière sereine. Il y a trop d’urgences à régler. Même une victoire face à la Guinée-Bissau ne masquera pas les dysfonctionnements observables.

Sur un plan symbolique, on se serait attendu à ce que le ministère des Sports et de l’Education physique et la Fécafoot fixent l’opinion. Après le « marrakechgate », un nouveau départ devrait s’imposer avec les nouvelles règles. Une victoire face à la Guinée-Bissau demain ne signifiera pas la guérison. Le mal-être des Lions appelle des réformes en profondeur. Il est nécessaire de jeter les bases d’une réconciliation entre les Lions et le public d’une part et entre la Fécafoot, les joueurs et les supporters d’autre part. A l’aube de la double campagne des éliminatoires de la CAN 2013 et des qualifications de la Coupe du monde 2014, une remise en question des méthodes de travail apparaît incontournable. Le Cameroun n’a pas participé à la dernière CAN. Son équipe masculine de football ne sera pas présente aux J.O de Londres. Les douloureux souvenirs de la Can et de la Coupe du monde 2010 sont encore vivaces dans les esprits. Au sortir de la CAN 2008, les Lions faisaient partie du top 15 au classement FIFA. Au moment où ils entament une nouvelle campagne, ils sont classés 66es. C’est bien l’un des signes de la descente aux enfers. C.T énumère les urgences de cette rentrée. Elles ont besoin d’un bon traitement. Quel que soit le résultat du match de demain.