Le Cameroun a le regard rivé sur Elections Cameroon (Elecam). Le consensus s’est trouvé un espace parmi les acteurs politiques. Du parti au pouvoir, le RDPC, aux formations politiques qui vont se présenter pour la première fois aux élections locales, en passant par les formations politiques représentées à l’Assemblée nationale, on est d’accord sur l’impératif d’une mobilisation des électeurs. L’annonce de la refonte du fichier électoral n’est pas étrangère à ce changement. Les partis politiques qui seront en compétition dans quelques mois ne sont subitement pas devenus des enfants de chœur. On est même désormais loin du jeu des alliances. C’est que dans chaque camp, on mesure bien les enjeux. Dès juillet prochain, les députés et les conseillers municipaux élus en 2007, arriveront au terme de leurs mandats. Le renouvellement du personnel politique est, par conséquent, inévitable et les potentiels candidats le savent. Avec la refonte du fichier électoral annoncée par Elections Cameroon le 7 février dernier, les compteurs sont remis à zéro pour tout le monde. On comprend donc l’intérêt accordé, ces derniers jours, aux consultations avec le président du Conseil électoral. Samuel Fonkam Azu’u a été clair : la refonte se fera selon un calendrier fixé par la direction générale des Elections.
La biométrie, annoncée, a aussi fait tomber les derniers bastions de la critique acerbe. Tous les acteurs sont d’accord, même si certains experts ne manquent pas d’attirer l’attention sur la nécessaire exigence du respect des délais. Les opérations, si elles sont bien menées, avec les moyens, le matériel technique et les ressources humaines qu’il faut, peuvent prendre quelques jours. En attendant de voir clair dans le jeu de l’organe en charge de l’organisation des élections, la mobilisation est de mise dans les discours politiques. Lors des meetings de remerciements organisés en ce moment, les délégations du parti au pouvoir, appellent sans cesse leurs militants à se mobiliser pour s’inscrire sur les listes électorales. Les autres partis préparent également le terrain en demandant aux potentiels électeurs de se tenir prêts. Nombre de formations politiques n’hésitent même plus à poser le problème de la prise en charge de leurs représentants dans les commissions à Elecam. C’est que les enjeux sont importants. 360 communes sont à conquérir. Et 180 sièges de députés bientôt libérés.
Dans la perspective des élections législatives et municipales, l’UNDP, le SDF, l’UDC et l’UPC entendent bien rebondir. Le FSNC promet désormais de ne défendre que ses intérêts en allant conforter sa légitimité auprès des électeurs. Et comment parvenir à cette mobilisation alors que le démarrage de la refonte n’est pas encore déterminé ? Le tour fait dans les partis politiques montre que les uns et les autres mobilisent déjà leurs militants dans l’attente du coup d’envoi des inscriptions sur les listes électorales. D’autres acteurs du processus occupent l’espace médiatique pendant que les grands partis veulent s’assurer qu’Elecam donne tous les gages de transparence dans l’organisation des scrutins attendus. Sans pour autant exposer leurs stratégies sur la place publique, dans l’ensemble, les partis politiques travaillent. L’électeur roi, lui, reste pour le moment muet. Il fera cependant parler le bulletin dans l’urne, non sans tenir compte du bilan des élus de 2007.
