D’après les bouchers, la viande pourrait coûter moins cher avec moins de frais d’acheminement.
Actuellement, la viande de bœuf est chère sur les marchés. Le kilogramme avec os coûte entre 2 200 et 2 300 F. Quant au kilogramme sans os, il coûte entre 2 600 et 2 800 F, en fonction des marchés. Chez les bouchers, on explique cette cherté par la saison sèche qui prévaut actuellement dans les zones d’élevage. « Les bœufs sont allés très loin à la recherche de pâturage », explique Haman, boucher. Et ceux qui sont vendus actuellement ne pèsent pas beaucoup, raison pour laquelle il faut ajuster les prix pour rentrer dans les frais. Les prix pratiqués dans les marchés reflètent également le coût du transport jugé élevé. Et pour les bouchers, « il faudrait vendre le kilogramme de viande avec os à 2 500 F et le kilogramme de viande sans os à 3 000 F pour couvrir toutes les charges et réaliser un bénéfice », explique Aoudou, boucher installé au marché d’Etoudi.
Pas loin de ce marché, se trouve l’abattoir de Yaoundé. Ici, l’abattage est en baisse : 181 bœufs abattus par jour en janvier 2012 contre 161 bœufs abbatus par jour en février 2012. Et le transport est également indexé. « Le transport d’un boeuf du Nord vers le Sud coûte entre 18 000 F et 32 000 F. A cela, il faut ajouter les différentes dépenses pour l’entretien du bétail durant le voyage. Pour un boucher qui dépense 25 000 F pour transporter un bœuf du Nord jusqu’ici, il doit pouvoir ajouter 100 F sur le prix au kilogramme pour se faire un bénéfice », explique Dr. Nfor Mohamadou Bawe, directeur de l’abattoir de Yaoundé. Même argument chez les éleveurs : « La TVA sur une tête de bœuf est de 1 500 F. A cela, il faut ajouter les autres taxes prélevées dans les marchés », déclare Haman, boucher, qui sollicite par la même occasion un appui logistique du gouvernement. « Les charges s’élèvent en moyenne à 25 000 F pour un bœuf. Un bœuf qui coûte 300 000 F à Ngaoundéré, doit être revendu à 400 000 F pour permettre de rentrer dans les charges », explique un autre éleveur de bœuf. En attendant la saison des pluies où il y aura plus de viande, les ménagères s’approvisionnent dans les marchés forains de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap) où elles peuvent réaliser des économies à l’achat.
