Antoine Mengue vient d’être le père d’un garçon. Accompagné de sa petite fille, le jeune homme tente de se frayer un chemin. « Ma femme est à l’intérieur, elle vient d’accoucher. Pardon, laissez-moi passer », supplie-t-il. Sans se laisser attendrir par la gamine, les gardiens refusent mais lui proposent en contrepartie de veiller sur la petite pendant qu’il est à l’intérieur. Visiblement, l’Hôpital central n’a pas attendu le communiqué de André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, pour améliorer la sécurité autour des nouveau-nés.
A la suite des disparitions de bébés signalés dans d’autres hôpitaux, comme la célèbre affaire Vanessa Tchatchou, les mesures de l’Etat ne se sont pas fait attendre. Ce communiqué datant du 29 février dernier révèle que : « Les personnes accompagnant une parturiente soient désormais présentées par elle et formellement identifiées par une carte d’identité dans un registre et le port d’un badge d’accès à la maternité. » La limitation est de deux accompagnants au maximum et il est recommandé un strict respect des zones de restriction et des heures de visite aux malades.
Des hôpitaux se sont donc déjà mis au pas. Au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (CHU), le directeur général a interdit toute présence en dehors des heures de visite. Seuls deux visiteurs sont admis, chacun à son tour. « La coordinatrice de garde et la major du service de maternité doivent clairement identifier la mère et son enfant », précise le Pr. Maurice Nkam, dans un message placé bien en vue dans le hall du CHU.