Le classement général des établissements scolaires aux examens d’enseignement général et technique, session 2011, ne connaît pas, dans l’ensemble, de changements notoires comparativement a la session précédente. Au regard des palmarès publiés par l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc), il est même loisible d’observer une stabilité certaine dans les rangs, en se référant au découpage général suivant : établissements scolaires privés confessionnels, particulièrement catholiques, établissements scolaires privés laïcs et établissements scolaires publics. Les modulations constatées à l’intérieur de ces trois blocs n’obèrent en rien cette réalité constante depuis une dizaine d’années. Les prouesses académiques présentées à la fois comme un objectif majeur des établissements scolaires concernés, à travers les réussites de leurs candidats aux examens officiels, et une récompense des efforts individuels et collectifs consentis, convoquent les critères de performance qui fondent ces succès sans discontinuité depuis tant d’années.

Invariablement, chaque année, les responsables des établissements scolaires à succès interrogés par les médias, voire leurs élèves, mettent un point d’honneur sur la discipline et le culte de l’effort dans le travail. Il s’agit donc là, à n’en point douter, de valeurs de référence. S’il peut paraître banal de les répéter chaque année, il doit être assurément difficile de les mettre en pratique, puisque ces valeurs, peut-être mises en pratique dans d’autres établissements scolaires, ne produisent pas les mêmes effets. Dans notre société, la tricherie, les comportements d’incivisme, les chemins de la facilité et le recours aux raccourcis sont souvent dénoncés. La surface financière, l’exhibition de biens matériels et l’exercice ostentatoire de toutes sortes de pouvoirs font parfois revendiquer à certains de leurs détenteurs le rôle de modèles sociaux. Dans ce contexte, la référence au culte de l’effort, à la discipline et au mérite revêt toute son importance pédagogique particulièrement pour les élèves et donc pour la jeunesse scolaire.

La mise en valeur de la discipline et du culte de l’effort au sein des quatorze premiers établissements du palmarès 2011 de l’Obc est significative de cette importance. Les performances résultent des efforts soutenus aussi bien au plan individuel que collectif, au sein des établissements scolaires concernés, en relation avec les familles. Car les parents d’élèves, avec leurs enfants et les encadreurs académiques et administratifs, font intégralement partie, en permanence, des piliers et des leviers mis en œuvre pour asseoir les valeurs évoquées. Il n’ y a pas de dérogation. Il n’y a pas de petites choses. Le règlement intérieur détaillé est connu de tous avant la rentrée. Les écarts de comportement des apprenants, les enseignements et les évaluations des professeurs, les convocations des parents sont tous suivis de près. Le culte de l’effort et la discipline façonnent donc la conduite générale et individuelle. Ces valeurs sont au cœur des conceptions et des pratiques de l’organisation. Le rapport à l’effort pour chaque élève, mais aussi pour l’établissement scolaire, dans ce contexte, constitue une dimension essentielle de la discipline individuelle et collective à laquelle tous les acteurs adhèrent. Pour tous, une forme d’ascèse paraît nécessaire. A cet égard, l’on peut, sans extrapolation, rapprocher la devise olympique « Citius, altius, fortius » (plus loin, plus haut, plus fort) de celle du collège Vogt, le premier : « ora et labora » (prie et travaille). L’échelle du mérite s’appuie ainsi sur le culte de l’effort personnel, celui de l’établissement scolaire, celui de l’environnement familial. Telle apparaît la conjonction qui engendre les performances.