Les «dirigeants» de la province ont décrété l’autonomie. Tripoli veut s’y opposer par la force.
Le président du Conseil national de transition (CNT) en Libye, Moustapha Abdeljalil, a menacé hier de recourir à la force pour empêcher toute autonomie de l'Est du pays. Les chefs locaux de tribus et de milices ont proclamé mardi dernier la souveraineté de cette région riche en ressources pétrolières, optant pour un système fédéral. Moustapha Abdeljalil, le chef du CNT, a qualifié l’acte de « sédition », qui serait, selon lui, financé par des pays « frères », et orchestré par des « infiltrés » du régime de Kadhafi. « Nous sommes prêts à les en dissuader, même par la force », a promis le président du CNT, en indiquant que son gouvernement n’est pas préparé « à une division de la Libye ».
En proclamant leur autonomie mardi, les dirigeants de l’Est de la Libye avaient également annoncé l'élection à la tête de l'entité baptisée Cyrénaïque de Ahmed Zoubaïr, cousin de l'ancien roi Idriss al-Senoussi renversé par Kadhafi en 1969 et membre du CNT. Au cours de la cérémonie y relative, un Conseil chargé de gérer les affaires de cette région a été nommé. Le communiqué publié au terme de l’évènement mentionne cependant que le Conseil reconnaît le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, qui est aussi le « symbole de l'unité du pays et représentant légitime de la Libye aux sommets internationaux ».
Des analystes voient en cet acte le début d’un retour à l’ancienne division administrative de la Libye qui comprenait les régions de la Cyrénaïque, de la Tripolitaine à l'ouest et le Fezzane au sud. Le système fédéral avait été supprimé en 1963. Des populations estiment que la Cyrénaïque a été marginalisée durant les 42 années de règne du colonel Kadhafi. C’est de cette province, plus précisément de la ville de Benghazi, qu’est partie la révolte anti-Kadhafi il y a un an.
L’annonce de l’autonomie de cette province intervient alors que les nouvelles autorités peinent à stabiliser le pays, plus d’un an après le début de la révolution contre Mouammar Kadhafi. L'Organisation de coopération islamique (OCI) a exhorté les Libyens à préserver l'unité de leur pays
