Le schéma directeur d’aménagement général a été officiellement présenté hier à Yaoundé.
A Kribi, cité balnéaire de la région du Sud Cameroun, on ne parle plus seulement du port en eau profonde. Les choses ont évolué. La vision a grandi. Désormais, il est question du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Un projet qui doit couvrir une superficie de 26000 hectares et comprendra, au terme des travaux, un port général avec un terminal à conteneurs, un terminal polyvalent, un terminal aluminium accompagnant une usine d’élaboration de cette matière, un terminal hydrocarbures associé à une aire de stockage, et un terminal céréalier. Il est aussi prévu un terminal méthanier avec, en arrière-plan, une usine de liquéfaction de gaz naturel, un port de plaisance, un port de pêche industrielle, une base navale et des zones d’industrialisation, entre autres.
Cet ensemble a été dévoilé hier à Yaoundé, au cours de la présentation officielle du schéma directeur de l’aménagement global (SDAG) du projet de complexe industrialo-portuaire de Kribi. Une cérémonie présidée par Louis Paul Motaze, président du comité de pilotage et de suivi du projet, par ailleurs, secrétaire général des services du Premier ministre. Il était entouré pour la circonstance de plusieurs membres du gouvernement et des autres intervenants de ce projet.
Selon Louis Paul Motaze, cette présentation visait trois objectifs majeurs : s’assurer que tous les intervenants actuels et futurs ont la même information et la même visibilité sur le projet ; harmoniser les interventions dans la zone pour une meilleure mobilisation des financements et faire connaître les priorités du gouvernement concernant ce projet sur les cinq prochaines années. Lesquelles priorités tournent autour de la construction des dessertes ferroviaire et autoroutière, l’aménagement des zones industrielles, l’aménagement de la ville nouvelle qui devrait accueillir 100 000 habitants, et la desserte en infrastructures de télécommunications. D’ailleurs, le schéma ainsi élaboré permet de fixer la cohabitation de tous les aménagements prévus, sans compromission de l’évolution de chacune de ces activités. Une présentation vidéo du consultant hollandais, Royal Haskonig, concepteur du SDAG a donc permis de visualiser les espaces réservés aux installations portuaires, industrielles, urbaines et infrastructurelles sur les différents sites de Lolabé, par Kribi. Tous ces aménagements seront réalisés entre 2012 et 2040, pour un coût estimé à 6 500 milliards de F. Un financement qui proviendra de l’Etat camerounais, des collectivités publiques régionales, des organismes publics et parapublics, mais aussi du secteur privé. A terme, le complexe devrait générer 20 000 emplois directs et 20 000 autres indirects.
En attendant, les travaux du port en eau profonde se poursuivent à Kribi, menés par la China Harbour Engineering Company (CHEC). Et les responsables du projet ont affirmé que la transformation en complexe n’influence en rien l’évolution du chantier officiellement lancé par le président Paul Biya il y a quelques mois. Le premier navire devrait, en effet, accoster en 2014.
