Le compte à rebours a commencé le 6 mars 2012. Ce jour là, le président Paul Biya a validé l’ensemble des feuilles de route présentées par les départements ministériels. C’est à partir de ce jour que court la période de six mois au terme de laquelle sera réalisée l’évaluation à mi-parcours des actions inscrites dans les feuilles de route pour l’année budgétaire 2012. Pour bien comprendre le sens et la méthodologie des feuilles de route ministérielles, en appréhender les tenants et les aboutissants, il est éclairant d’évoquer son origine et d’en saisir le pourquoi.

Le 9 octobre 2011, Paul Biya est réélu président de la République par une large majorité de Camerounais, sur la base de son programme baptisé « Les Grandes Réalisations ». Ce programme, dont la mise en œuvre est annoncée dès janvier 2012, vise à construire un Cameroun de plus en plus fort, à booster la croissance en imprimant une nouvelle dynamique à l’économie nationale, à transformer et moderniser le Cameroun sur tous les plans pour le mettre sur les rails de l’émergence. Que faire une fois le cap ainsi fixé ? Le président élu choisit une méthodologie. Il l’expose et l’explique aux femmes et aux hommes qu’il a choisis comme membres de son gouvernement de mission, chargés de la mise en œuvre de son programme des « Grandes Réalisations ». C’était à l’occasion du conseil des ministres qu’il a présidé au palais de l’Unité le 15 décembre 2011. S’agissant des orientations générales de l’action du gouvernement, le président de la République a demandé aux ministres de se référer au Document de stratégie pour la croissance et l’emploi et au programme des « Grandes Réalisations » qu’il a développé lors du comice agropastoral d’Ebolowa, dans ses discours de campagne électorale et à l’occasion de sa prestation de serment à l’Assemblée nationale. L’action quotidienne des membres du gouvernement doit être guidée par l’impérieuse nécessité de la célérité et de l’efficacité dans le traitement des dossiers ainsi que dans la mise en œuvre des décisions prises. Pas de temps à perdre avec les lenteurs. Il faut donc combattre l’inertie.

C’est alors que le président Paul Biya prescrit la méthode à suivre. Chaque membre du gouvernement doit élaborer, dans un délai d’un mois et demi, une feuille de route détaillée de son secteur de compétence. Les feuilles de route, au départ ont donc été conçues par les départements ministériels eux-mêmes, sur la base du programme présidentiel et des orientations générales de l’action gouvernementale. Ces feuilles de route, comme l’indique un communiqué signé du secrétaire général de la présidence de la République le 7 mars dernier « ont fait l’objet d’un examen concerté entre les différents départements ministériels concernés, les Services du Premier ministre et le secrétariat général de la présidence de la République. Cette démarche consensuelle a abouti, précise-t-il, à un catalogue d’activités, de projets et de programmes réalistes, adossés sur les ressources budgétaires de l’exercice en cours ». Ainsi, les activités et les actions envisagées par les ministres, chacun dans son domaine de compétence, eu égard au programme des « Grandes Réalisations » constitueront les jalons de la nouvelle dynamique qui doit conduire le Cameroun vers l’émergence. Le président de la République a fixé l’évaluation d’étape à mi-parcours, faut-il le rappeler, au mois d’août 2012. En cette circonstance seront aussi identifiés les manquements, les retards éventuels et les raisons y afférentes. Les ministres sont donc au pied du mur. Ils ont, en effet, à rendre compte des résultats à l’occasion du rendez-vous présidentiel fixé en août prochain. Paul Biya veut les résultats. Le peuple camerounais de même. C’est dans une perspective explicative et analytique que Cameroon Tribune revisite les feuilles de route dans un dossier de la Rédaction.