La mécanisation participe des étapes importantes de la révolution agricole que doit opérer le Cameroun, telle que l’a annoncée le président Paul Biya au comice agro pastoral d’Ebolowa en janvier 2011. Cette révolution agricole suppose voire implique qu’il faut sortir de l’archaïsme des sentiers battus, changer de méthodes et même d’outils de travail et de mettre en œuvre des moyens modernes. L’objectif visé est connu : le Cameroun ne doit plus importer pour manger. Grâce à la mécanisation agricole, l’ambition est d’effectuer le « saut qualitatif » vers l’agriculture de seconde génération qui doit pouvoir concrétiser l’autosuffisance alimentaire, apporter des devises à travers la vente des produits agricoles camerounais à l’étranger particulièrement sur les marchés nécessiteux de la CEMAC, et créer des emplois pour une nouvelle génération d’agriculteurs.
Tout cela peut encore paraître lointain. Il est sans doute judicieux d’observer ce qui va se passer sur le terrain dans les prochains mois. Sur le chantier de la fabrication industrielle de machines agricoles, bien entendu. Et aussi, sur la distribution ainsi que l’usage des tracteurs agricoles déjà disponibles. Déjà, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a remis des tracteurs à des écoles d’agriculture. Le reste reviendra à des groupes organisés de paysans, des GIC agricoles. On en saura davantage après le lancement imminent de la campagne agricole nationale 2012. La volonté de transparence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural est à cet égard rassurante. Dans cette perspective, il y a lieu d’espérer qu’aucun tracteur ne sera caché dans les buissons ou derrière des cases.
La période-test pour l’année agricole qui s’annonce sera, après les semences, celle des récoltes. Il ne sera pas sans intérêt d’apprécier à ce moment-là l’apport des tracteurs agricoles pour booster la production. Il en est ainsi, par exemple, du maïs dont les résultats ne se font pas attendre longtemps.