Lauréate du Prix découverte RFI, la chanteuse guinéenne s’est produite samedi 17 mars dernier à Yaoundé.
Vous avez parlé de voix ? Il fallait être à l’Institut français de Yaoundé (IFC) pour l’entendre. Samedi dernier, Sia Tolno, prix Découverte RFI 2011, a conquis le public. Au Cameroun, certains l’ont découverte avec l’émission de téléréalité Africa Star. Albert Etoga, étudiant de droit, est l’un d’entre eux. « Mon premier contact avec elle, était sur des écrans TV. Il fallait que je la voie en vrai. Elle est forte », dit-il. D’entrée, quelques titres de son premier album, « Eh Sanga » sont repris samedi dernier. Sa voix est puissante et chaleureuse. Dans la salle de spectacle de l’IFC, presque comble, on dégaine téléphones et appareils photos pour immortaliser l’instant. Au total, quinze chansons de son répertoire revisitées. L’orchestre, venu de Guinée Conakry, n’a pas beaucoup été aidé par la balance de l’Institut. Mais, l’intro de « Blamah Blamah », titré de son deuxième album « My Life », chanté avec harmonie et puissance va faire oublier les imperfections. Dans « Oju watcha », elle déborde d’énergie. Puis revient avec « Malayah », histoire de ses débuts dans les cabarets-bars de Conakry où alcool et cigarettes meublent ses soirées. Sia Tolno loue aussi l’amour, entre en transe, le temps de « Tounia », et en véritable bête de scène, reprend « Malaya ». Dans ce deuxième album, la voix de Sia Tolno est habitée par tout ce qu’elle a vécu. Ici, on peut également percevoir l’influence de Fela. Sia Tolno choisit de conter ses déboires en anglais, en kissi, mendi et soussou (langues locales guinéennes).
C’est certain, ce talent moulé dans les cabarets et piano-bars a mûri. Pour le prouver, elle revient à ses anciennes amours : la reprise. Sia Tolno s’attaque à « Dans ma rue » de Edith Piaf. Le titre est repris avec « succès », d’après le directeur de l’IFC. Pour l’accompagner, Corry Dengomo, chanteuse camerounaise a un « Show », dans le public, question de maintenir la chaleur. L’assistance, comme hypnotisée, en redemande et l’acclame à en perdre conscience. La lauréate de la 30e édition du concours musical RFI n’est pas là par hasard. Et elle l’a prouvé, avant de s’offrir au public de Douala, jeudi prochain.
