Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Les semences améliorées sont disponibles

Les agriculteurs s’en procurent chaque jour à l’Irad. Dr. Noé Woin, directeur général de l’Irad fait le point.


Alain Melanga est agriculteur à Mbeng, localité située dans le Nyong-et-Kellé, région du Centre. Hier, il s’est rendu comme d’habitude à l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) afin de se ravitailler en semences. « Je viens d’acheter 10 kilogrammes de semences de maïs », déclare le jeune homme rencontré à la sortie du point de vente logé dans une salle de la direction de la recherche scientifique de l’Irad. Cet agriculteur a certes eu la semence, mais pas la variété qu’il souhaitait. « Il n’y a que les composites qui sont disponibles actuellement, alors que j’aurais souhaité avoir les hybrides », ajoute-t-il. D’après lui, avec les semences hybrides, il a un rendement de 8 à 10 tonnes à l’hectare, contrairement à la variété composite qui elle, produit 5 à 6 tonnes de maïs à l’hectare. Sur l’accès aux semences, Alain Melanga avoue ne pas avoir de difficultés. « Quand j’ai besoin de m’en procurer, je viens ici à l’Irad pour avoir des semences de bonnes qualités », confie-t-il.

A quelques mètres de là, se trouve le bureau du coordonnateur national du projet PPTE-Semences. Il vient de terminer une conversation téléphonique avec quelqu’un qui avait besoin de semences de haricot. Ici, une personne sur deux est un acheteur potentiel de semences. Et les quantités requises sont assez importantes. « Je voudrais des semences pour 40 hectares de maïs », lance un acheteur. En quantité, cela revient à 800 kilogrammes. « Il faut que je vérifie d’abord. Repassez dans deux heures. Mais, comptez sur moi pour ne pas vous servir la totalité des semences que vous demandez », lui répond le coordonnateur, visiblement suspicieux à l’égard de son acheteur. C’est que, comme l’explique Célicard Guepi Zonkeng, des commerçants véreux se sont lancés dans le marché des semences. « Nous vendons le kilogramme de semences à 400 F. Certaines personnes qui viennent les acheter chez nous en grande quantité les revendent à 700 F dans les marchés. On se méfie des gens qui demandent des quantités importantes de semences. Et les stocks s’épuisent au fur et à mesure qu’on avance dans la campagne », explique le coordonnateur du projet Semences.

A l’Irad, on dément mordicus la rumeur selon laquelle les semences seraient indisponibles. « Parfois, c’est parce qu’elles sont encore en cours de traitement. Nous disposons actuellement dans nos magasins d’environ 30 tonnes », déclare Célicard Guepi Zonkeng. Dans le hangar où sont justement traitées les produits, on peut voir des sachets de semences de maïs et de haricot, empilés. Et pas très loin, un camion stationné, contenant 10 tonnes de semences en provenance de Foumbot. A côté, hommes et femmes s’attèlent au nettoyage. Jusqu’ici, le traitement des semences est encore manuel. D’ici août prochain, apprend-on, les machines vont prendre la relève, pour une production certainement plus importante.

Evolution de la production de semences de maïs par l’Irad (en tonnes)

2005

2006

2007

2008

2009

2010

8,1

21,9

37,7

92,3

173,2

168,2

Source : Irad

« Nos quantités de semences de base ont quintuplé »

Les semences produites par l’Irad sont-elles disponibles ?

Nous avons des points de stocks journaliers dans toutes nos structures opérationnelles. A la direction générale, nous faisons chaque point avec elles pour avoir une idée des quantités disponibles pour chaque type de semences. Il s’agit ici des semences des cultures annuelles et pérennes, des productions animales et halieutiques. Ces dernières années, nos quantités de semences de base ont quintuplé. En 2005, nous produisions huit tonnes de semences de base. En 2006, nous sommes allés à 22 tonnes. Mais, après les émeutes de février 2008, pour répondre à la demande des producteurs, nous avons produit 92 tonnes et en 2009, nous sommes allés à 173 tonnes. Ceci montre donc le type de semences qu’il y a à notre niveau. A chaque fois que nous avons ces semences, elles vont au secteur public pour la multiplication. Mais, des spéculateurs viennent prendre des semences de base chez nous en grande quantité à 400 F le kilogramme et ils constituent des stocks pour aller les revendre hors du pays entre 5 000 et 10 000 F le kilogramme.

Comment sont-elles distribuées ?

L’Irad n’a jamais distribué de semences. Les semences disponibles à l’Irad sont destinées aux structures publiques ou privées chargées de les multiplier en semences commerciales encore appelées semences certifiées. Notre travail s’arrête à la production des semences. Grâce à elles, nous produisons des variétés de semences souches qui sont des semences de pré-base. Lesquelles semences sont multipliées en une quantité limitée pour donner ce qu’on appelle les semences de base. Ce sont ces semences de base qui sont destinées aux structures publiques qui approvisionnent les paysans et aux structures privés. Concernant le mécanisme de distribution, chaque structure opérationnelle travaillant dans le domaine des semences vivrières a un stock de semences disponible. Mais, il faut peut-être rappeler que nous n’avons pas de semences passe-partout. Il y a une variété de maïs adaptée à la zone sèche qui boucle son cycle en deux mois. Cette semence n’est pas adaptée aux zones forestières où on utilise des variétés de long cycle. Les différentes variétés sont adaptées à chaque zone agro- écologique. Les semences de sorgho et de petit mil sont disponibles dans notre centre régional de Maroua. Pareil pour les semences de maïs adaptées à cette zone. A la direction générale, nous n’avons qu’un stock limité pour la zone humide à savoir la zone autour de Yaoundé. Quand nous recevons une demande pour une variété de manguier adaptée au Nord-Cameroun, nous orientons le demandeur à la station de Garoua ou au centre régional de Maroua. Pour les semences de macabo, nous allons l’orienter à Mbalmayo, à Ekona près de Buéa ou à Njombe.

Comment améliorer l’accès des agriculteurs aux semences?

Il y a le secteur privé qui devrait prendre la relève en multipliant les semences de base en semences commerciales pour les paysans. L’Irad est prêt à appuyer le secteur privé dans ce sens. Nous sommes à la disposition de l’Etat. Nous sommes prêts à accompagner les structures multiplicatrices.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière