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Dossier de la Rédaction

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La menace demeure

Le Cameroun marque des points dans sa longue et épique lutte contre le sida.

Le rapport préliminaire de l’enquête démographique et de santé (Eds) en cours de réalisation au Cameroun révèle une baisse importante de la prévalence du Virus de l'immunodéficience humaine (VIH), l’agent causal du sida. Les chiffres publiés lundi indiquent, en effet, une prévalence de 4,3% en 2011. Soit une baisse de 1,3% par rapport à 2004, date de la publication de la précédente Eds. Laquelle situait la prévalence à 5,5%. On est bien loin des enquêtes sentinelles de la fin de la décennie 90, peu fiables, qui avaient affolé l’opinion, indiquant un taux de prévalence de 11%.

Cette nouvelle, on le comprend, a été accueillie avec joie au ministère de la Santé publique en particulier et plus globalement dans le cercle des acteurs engagés dans la bataille contre « le mal du siècle ». Car, au bout d’une trentaine d’années de lutte, l’on voit enfin s’inverser la tendance d’une épidémie dont la montée fut exponentielle.

L’on a vu venir cette décrue de la pandémie au Cameroun en 2009, à travers des projections de l’Onusida selon lesquelles la prévalence était, en cette année-là, de 5,1%. La tendance baissière que vient de confirmer l’Eds est, sans doute de ce fait, plus prononcée qu’on aurait pu l’espérer. Un autre précurseur de la baisse de la prévalence actuelle fut en 2010 la baisse des nouvelles infections. Celles-ci étaient estimées à cinquante mille cette année-là, selon une enquête du Comité national de lutte contre le sida (Cnls). Le Cameroun épousait ainsi la tendance mondiale accusant une baisse de 21% de nouvelles infections de 1997 à 2010.

C’est en toute logique qu’on peut saluer ce succès après une longue période d’une lutte qui à certains moments semblait infructueuse.

Il faudrait toutefois se garder d’un optimisme démesuré, car le sida est loin d’être vaincu au Cameroun. A 4,3%, le taux de prévalence demeure suffisamment préoccupant. En tout cas suffisamment élevé par rapport au Sénégal, modèle en Afrique au Sud du Sahara, qui jusqu’en 2011 a maintenu son taux autour de 2%. La vigilance reste donc de mise. Au moins pour deux raisons. D’abord la prévalence nationale cache des disparités énormes d’une région à l’autre, d’un sexe à l’autre (1,8% d’hommes dans l’Extrême-Nord, 10% de femmes dans le Sud). Ensuite, la prévalence peut remonter pour peu que l’on baisse la garde et retombe dans un foisonnement de comportements à risques. Il faudrait par conséquent que la population sexuellement active persiste dans l’observance de la triade de prévention « abstinence-fidélité-condom ». Et que des campagnes de prévention pointues visent particulièrement les populations les plus vulnérables, les jeunes de 15 à 24 ans notamment et les femmes. Cela d’autant que, malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des personnes infectées, grâce à la trithérapie notamment, le sida demeure, à l’heure actuelle, incurable.

 

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