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Dossier de la Rédaction

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Dans une nasse

Cinq jours après, l’on se demande toujours ce qui a bien pu passer par la tête des militaires qui ont pris le pouvoir jeudi dernier à Bamako. Renverser, un mois avant la fin de son mandat, un président qui annonce sa retraite politique, est pour le moins curieux. A moins d’une soif inextinguible du pouvoir. A moins que des commanditaires soient tapis dans l’ombre. Le putsch du 22 mars 2012 ne semble pas mettre au devant de la scène des gens préparés à exercer la fonction suprême. Qui plus est, à une époque où les coups de force sont proscrits par l’Union africaine, les organisations sous-régionales et la communauté internationale. D’autant que le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, officier bien formé, sans verser dans la trivialité d’un Dadis Camara, n’affiche ni le charisme d’un Jerry Rawlings, ni la vision d’un Thomas Sankara. Ces capitaines d’armées ont, en leur temps, renversé les institutions de leur pays respectifs, le Ghana et le Burkina Faso, tout en s’attirant des sympathies urbi et orbi. Les putschistes de Bamako ne pouvaient dès lors s’étonner du chorus de condamnations qui ont salué leur fait d’armes. Ce coup d’Etat, faut-il le rappeler, a été condamné, sans ambages, par le président Paul Biya.

L’idée d’impréparation se renforce en ce que cinq jours après, l’on n’a rien vu venir, outre la suspension des institutions et la fermeture des frontières – alors que l’ennemi progresse plutôt de l’intérieur en l’occurrence la rébellion du Mnla. Et que, désertique et sans façade maritime, le Mali transite par ses voisins pour ses importations. Le brouillard ne s’est pas non plus dissipé avec son second message télévisé d’avant-hier : le chef de la junte a plutôt tendu la main à la Cedeao dont la position était connue et à la classe politique malienne. Laquelle a très tôt fait de créer un front anti-putsch et manifesté dans la rue pour le départ des militaires.

Ainsi balayé l’argumentaire d’une soif du pouvoir de militaires, reste la raison évoquée pour justifier l’injustifiable : la rébellion du Nord qui, de victoire en victoire, a humilié l’armée régulière. Une armée dont la débâcle, selon la junte, serait imputable à « l’incompétence du chef de l’Etat ». Dans une guerre imposée par des compatriotes touaregs dont certains furent des frères d’armes épaulés par des terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Acqmi), la troupe, sur bien des fronts du Nord, a battu en retraite. Sans répondant face à des adversaires mieux équipés par la filière libyenne, dans le sillage du renversement du colonel Mouammar Kadhafi.

Dos au mur, les « sang grade » dont des camarades ont été sauvagement égorgés dans la localité de Tessalit, ne se sont pas résolus à demeurer silencieux. Pour manifester leur ras-le-bol ou carrément renverser les institutions ? Dans l’un ou l’autre cas, la junte est allée trop loin dans une impasse qui se referme comme une nasse.

 

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