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Dossier de la Rédaction

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Visite technique: trafic sous le capot

Entre corruption et complaisance, l’organisation patronale des syndicats du transport dénonce.


Un bus en flammes ! Ce n’est peut-être pas courant, mais on a vu ça plusieurs fois au Cameroun durant les trois derniers mois. Et dans deux cas sur les trois, les enquêteurs ont conclu à « un problème technique ». Autrement dit, l’état technique des véhicules serait à l’origine de ces incendies. Pourtant, tous arboraient des certificats de visite technique en cours de validité. Une situation similaire avec un bon nombre de vieux taxis de Yaoundé, qui ne tiennent pratiquement plus qu’à l’essieu. En tout cas, le triste constat a récemment contraint l’Organisation patronale des syndicats des transporteurs et auxiliaires du Cameroun (Opstac) à mener une enquête sur les conditions de délivrance du certificat de visite technique. Selon l’un des syndicalistes, « le but de l’enquête était notamment de voir si effectivement les gros porteurs viennent à la visite. On a malheureusement constaté qu’ils ne venaient pas, mais qu’on leur délivre le document».

Evidemment, les responsables des centres de visite technique s’en défendent. Elisabeth Djeutchouang, chef d’agence World Car Industry de Yaoundé, ajoute cependant qu’ils sont moins stricts avec les taxis, « parce qu’ils roulent seulement dans la ville. Néanmoins, nous sommes particulièrement regardants sur les freins et les feux. La carrosserie peut être mauvaise mais le véhicule n’a pas de problèmes», rassure-t-elle. Sauf que les automobilistes eux-mêmes reconnaissent être souvent passés à travers les mailles. « Lorsque tu sais que tu as un problème, tu laisses deux mille F dans le coffre et lorsque le mécanicien arrive, tu lui fais un signe et il comprend », raconte un taximan. Un autre automobiliste, à bord d’une Mercedes, affirme qu’il y a des codes et des tarifs bien connus dans les centres de visite technique. D’ailleurs, « lorsqu’un mécanicien rentre dans une voiture, son premier réflexe est d’ouvrir le coffre. Naturellement, il comprend qu’il doit informer ses autres collègues pour qu’ils ferment l’œil sur le problème ». Et le tour est joué !

Les automobilistes s’accordent cependant à dire que les préposés aux visites techniques usent souvent de leur statut pour les contraindre à acheter des pièces de rechange dont ils n’ont pas nécessairement besoin. « Une fois, j’avais un problème de cadran qui ne m’empêchait pas de rouler. Au lieu de m’envoyer réparer, ils ont bloqué mon véhicule, me demandant d’aller acheter la pièce ». L’homme dit avoir compris ce qu’ils voulaient : « un billet de deux mille glissé à leur supérieur et je suis reparti avec ma vignette » !

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