Quel exemple ! Au vu des moules qui forment les automobilistes au Cameroun, on peut comprendre pourquoi l’incivisme règne en maître sur nos routes. D’abord, pour ce qui est des véhicules de formation, le certificat de visite technique est un luxe. Les plus malins ont obtenu un document valable un an (comme pour les véhicules personnels) au lieu de trois, comme indiqué dans la réglementation. D’autres n’ont pas d’assurance. Et de manière générale, le fondateur est à la fois directeur, moniteur et enseignant. Pire, deux auto-écoles sur trois ne possèdent pas d’agrément, ni même d’attestation de dépôt de dossier de permis d’exploitation…
Hier à Yaoundé, au lancement de l’opération de contrôle national des auto-écoles menée par le ministère des Transports (MINT), la mauvaise foi était au rendez-vous. La plupart des opérateurs disaient être surpris par la descente des agents de contrôle. « Pourtant, nous avons diffusé des communiqués leur annonçant le début de la visite dès ce mercredi», affirme Germaine Litassou, responsable du groupe 12, chargé du contrôle des 14 auto-écoles basées dans le secteur Nkomo, Odza et Nkoabang. Dans l’ensemble, ces établissements sont confinés dans de petits locaux dont les façades ne paient pas de mine. Aucun moniteur n’a été trouvé en place. Et pour cause, selon Frédéric Mbouna, vice-président du syndicat national des exploitants des auto-écoles du Cameroun, « la plupart de ces moniteurs ne possèdent pas de Certificat d’aptitude professionnelle à l’enseignement de la conduite automobile (Capec) ». Il poursuit, expliquant que, « souvent, les exploitations reçoivent un seul agrément mais multiplient des centres. Pourtant, chacun doit avoir son document ».
Le contrôle des plus de 150 auto-écoles de Yaoundé s’étendra sur cinq jours. Les contrôleurs repartis en secteur devront déposer des rapports au terme de l’opération. Et selon Germaine Litassou, « toute auto-école non conforme devra être fermée. Mais au vu de la tendance, peut-être que le ministre va leur accorder un délai pour se mettre en règle », pense-t-elle. Et selon le syndicaliste, le pays compte près de 400 auto-écoles concentrées entre Yaoundé et Douala et dont la plupart fonctionne dans la clandestinité.
