La descente dans certains quartiers mardi a permis aux patrouilles mixtes de mettre la main dessus.

Comment est-ce qu’une importante cargaison de médicaments fabriqués ailleurs finit par se retrouver dans notre pays sans passer par la voie normale ? Comment des produits pharmaceutiques, propriété de la délégation régionale de la Santé du Littoral, destinés aux patients dans le cadre de la lutte contre les pandémies, atterrissent-ils sur le marché noir ? Voilà des questions, parmi d’autres, auxquelles devra répondre l’opération « Cobra » initiée par les pouvoirs publics pour lutter contre les médicaments contrefaits et le crime pharmaceutique. Concernées, les villes de Douala, Yaoundé et Bafoussam.

Pour ce qui est de Douala, les équipes mixtes (autorités administratives et judicaires, douane, police, gendarmerie, Mincommerce, Minsanté, et Ordre des pharmaciens) ont mis la main sur une importante cargaison de produits non homologués, dont les coûts s’élèvent « à plusieurs milliards F », d’après un responsable des services du gouverneur. Dans la foulée, quelques personnes ont été interpellées pour besoin d’enquête.

Les premières prises ont eu lieu dans les marchés de Bonabéri, Bonamoussadi, Non Glacé, au Marché des pommes et au marché Add. Dans ce dernier, les équipes mixtes ont saisi trois containers de 40 pieds chacun. Le propriétaire de cette cargaison ne détient pas de documents. Pas de certificat de conformité, pas d’agrément encore moins de certificat de conditionnement. Un réel doute plane du coup sur la qualité des produits qui allaient être ainsi mis à la disposition des patients dans les formations sanitaires et les officines.

Selon une source proche de l’opération, le mal doit être attaqué à la racine, c’est-à-dire à l’entrée du territoire camerounais. A Douala, certains se souviennent de ce septuagénaire décédé à la suite d’une injection reçue au marché du « Gazon » de Ndokoti. Un cas pas du tout isolé.