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Dossier de la Rédaction

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Patrick Mboma à Cameroon Tribune

 

Plus le temps passait, plus l’échange de Patrick Mboma avec la rédaction centrale de Cameroon Tribune, devenait intéressant. 

Passionnant. Pendant une heure de temps environ, l’ancien goléador des Lions indomptables, a répondu sans détours aux préoccupations de C.T. Entre autres sujets abordés, l’organisation de son jubilé programmé du 24 au 26 mai prochain à Yaoundé, les Lions indomptables, la gestion du sport camerounais. Patrick Mboma qui se considère « en réserve de la République », a donné quelques recettes pour que les Lions redeviennent conquérants. Le Ballon d’or 2000 a quasiment remporté toutes les finales qu’il a disputées aussi bien avec ses différents clubs (Metz, PSG, Gamba Osaka) qu’avec la sélection nationale. L’ancien joueur de Cagliari, Parme (Italie), Al Ittihad (Lybie esquisse également quelques pistes de relance des Lions indomptables. Un entretien édifiant.

 

« Je suis en réserve de la République »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi organiser votre jubilé seulement maintenant ?

Il n’y a pas de règle pour l’organisation d’un jubilé. Le timing est aléatoire. Les règles dépendent de la logique de l’individu. Certains font leurs jubilés, juste après la fin de leur carrière. Nous avons Ronaldo qui a fait son jubilé au Qatar alors qu’il n’a pas spécialement joué là-bas. Je pense que ça avait plus un aspect économique qu’autre chose. Pour ma part, l’explication est simple. J’ai eu la chance d’assister aux jubilés de mes grands-frères comme Nkono, Bell. Il y avait de la satisfaction à la base mais quelques soucis liés à l’organisation, indépendamment de leur volonté. Ce sont ces soucis que je veux éviter. Je m’étais rendu compte qu’organiser un jubilé n’était pas aussi simple qu’organiser une soirée chez soi. Pour moi, il fallait rester dans une certaine qualité et je ne pouvais pas l’assurer tout seul. Il m’a fallu trouver le bon contact pour me lancer. J’ai notamment souhaité que les agents de football m’aident mais ils n’y sont pas parvenus. J’ai trouvé la personne qui pouvait m’aider à donner vie à cet événement. Cette personne s’appelle Léonie Bwemba.

Pouvez-vous nous rappeler les stars qui sont attendues ?

Je vais commencer par les personnes que j’ai souvent oubliées. Amara Simba, Robert Pires, Lilian Thuram, Bernard Lama, Nakata, George Weah, Samuel Eto’o. Je ne veux pas citer des personnes dont je suis à peu près sûr qu’elles viendront mais qui n’ont pas encore confirmé. Je sais qu’il y aura des désistements. Mais, je suis surtout sûr qu’il y aura d’autres agréables surprises. Tant que je serais bien portant, je continuerais à être ambitieux. J’ai une vie riche et cette richesse vient du football. C’est dans le football que je peux continuer à relever le plus de défis. Il est hors de question de confondre mon adieu au football. Je n’ai pas l’intention d’entraîner. Peut-être l’envie viendra avec le temps. Et si à 41 ans, ce n’est pas venu, c’est que c’est compliqué. L’ambition ne veut pas dire se borner à une activité ou à une autre. C’est penser à faire quelque chose d’intelligent, de salutaire et éviter des doublons ; ça ne sert à rien de faire des choses que d’autres savent faire. J’ai envie de donner le meilleur de moi-même.

Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?

Le meilleur souvenir de ma carrière c’est aux alentours de 15h, heure australienne, le 30 septembre 2000, quand, après avoir remporté la médaille d’or des Jeux olympiques en football, on monte sur l’estrade. Silence total pour laisser chanter l’hymne national du Cameroun. Un hymne que j’ai chanté des centaines de fois dans ma vie. Mais cette fois-là était la plus agréable. C’était une première médaille d’or pour le Cameroun et une énième finale remportée pour moi mais cela reste le plus grand souvenir.

Quelle est votre plus grande tristesse ?

J’ai perdu deux coéquipiers au cours de ma carrière de footballeur. Le 3 mars 2002, mon ami et frère de la RDC, Jason Mayele, avec qui j’ai connu beaucoup de joies. Mais très peu sur le terrain. J’ai trouvé en lui un véritable frère. Je pense qu’on était liés pour la vie. Mais la vie s’est arrêtée prématurément dans un accident de la route. Le second, c’est bien entendu le 26 juin 2003 quand Marc Vivien Foé s’est éteint sur le terrain à Lyon.

En termes de déceptions, il y a ce quart de finale de la CAN perdu en 1998 contre la RDC pas parce que nous avions l’équipe la plus solide et la plus à même de remporter cette édition gagnée par l’Egypte qui avait su, contrairement à nous, aller au bout d’une compétition où personne ne semblait vraiment se dégager. C’est une défaite qui m’avait frustré parce que l’adversaire était moins bon que nous. C’est sûr, mais on avait donné cette victoire à la RDC parce qu’il y avait beaucoup de problèmes en interne. C’est la plus grande déception parce que j’ai eu la chance de remporter à une exception près, toutes les finales que j’ai disputées.

En 2010, vous avez présenté un projet au ministre des Sports et de l’Education physique, pouvez-vous nous présenter le contenu de ce projet ?

Le sport au Cameroun a ses difficultés. Je me suis concentré sur celles du football. Je sais que malgré les résultats probants que le Cameroun a pu avoir, j’ai eu un sentiment de révolte qui a jailli tel un geyser après la Coupe du monde où nous sommes repartis avec zéro point. Et le ministre Michel Zoah m’a posé la question de savoir ce que je pouvais faire pour notre football. J’ai eu une véritable révélation et en moins de 48h, j’ai remis un programme salué par la Fécafoot et le Minsep. Dans ce programme, j’ai fait ressortir des points en indiquant certains axes vers lesquels nous pouvions nous tourner de façon intelligente et pérenne. J’ai parlé de la médecine sportive, du football des jeunes, du football féminin, de la stratégie à adopter pour attirer davantage de personnes dans les stades, comment pérenniser la relation avec les sponsors et partenaires, comment codifier les rapports avec les médias, bref un ensemble de choses qui remettaient en question le mode de fonctionnement de notre football. J’ai une vision globale, une expérience du fait d’avoir évolué sur différents continents. A l’époque, les dirigeants avaient estimé que l’on pouvait m’attribuer un rôle me permettant de mettre en place une politique qui contribuerait à revoir au Cameroun un football plus conquérant en soulignant qu’il ne fallait pas se cacher derrière les gros arbres tels que l’équipe A. Les Lions indomptables sont ce qui fait et défait la joie du peuple camerounais. J’ai travaillé pendant plusieurs mois grâce à mes contacts sur des possibles partenariats. Et quand je vais voir des gens, je leur annonce qu’on va lancer les choses demain et que rien n’est fait, je me décrédibilise.

Pensez-vous un jour briguer le poste de président de la Fécafoot ?

Est-ce qu’il faut briguer un poste pour mettre en marche une politique? Je pense que non. Je crois qu’on peut être dans le gouvernement sans être le chef, et proposer des idées qui peuvent passer. J’aimerais simplement avoir le crédit pour donner vie aux idées que j’ai. J’ai plus que des idées, certaines certitudes. Malgré les succès qu’on a pu avoir, j’ai toujours constaté qu’il y avait du monde. Et dans ces aspects, il y a notamment le traitement du public parce que sans le public, on a rien. Nous devons faire venir le public au stade, il faut qu’il ait les moyens de venir au stade. Il faut motiver le public d’une certaine façon. Là, par exemple, il y a le rôle des médias, notamment la télévision. Il faut faire vivre une économie autour du football sachant que le football camerounais est reconnu mondialement. Pour que le public revienne au stade, nous avons besoin des entraîneurs bien formés, des joueurs formés, des arbitres formés. Nous devons retrouver un football conquérant, attractif.

En français facile, quel est le mal des Lions ?

Le mal des Lions, c’est la politique. C’est le fait qu’on se soit toujours consacré à croire qu’il faut aller à la Coupe du monde, à la Coupe d’Afrique pour que le football aille bien. Comment peut-on être champion olympique en 2000 et ne pas se préoccuper de la qualification en 2004 ? Comment peut-on expliquer qu’on envoie les juniors en Colombie et qu’ils soient dans des conditions à ne pas pouvoir payer la dernière journée d’hôtel. C’est dire qu’on ne se préoccupe pas du basique. On s’occupe de ce qui est pimpant. Le championnat démarre quand et s’achève quand ? La finale de la Coupe du Cameroun se joue quand ? On peut s’étonner de ce que les jeunes veulent partir. Tant qu’ici, on ne peut pas donner le minimum d’infrastructures pour commencer, ces jeunes auront l’impression que l’Europe est meilleure qu’ici. Il faut pouvoir les retenir.

 

Partagez-vous le point de vue de ceux qui pensent que le problème des Lions, c’est la Fécafoot ?

Mon véritable problème avec la Fécafoot est que malgré tout ce qu’on a pu produire comme résultats, on se retrouve avec une image exceptionnelle à travers le monde. Pourtant, notre fédération n’arrive toujours pas à être autonome financièrement parlant. Je trouve cela incroyable. Comme je ne suis pas dans les arcanes du pouvoir footballistique, je ne peux pas simplement dire que c’est de la faute de la fédération. C’est la fédération qui doit s’occuper du football mais il y a une relation trop souvent conflictuelle entre la fédération et le gouvernement qui gère ce football. Quand vous regardez, c’est le gouvernement qui fait vivre les équipes nationales. C’est sûr que la fédération ne rend pas le football aussi serein qu’il devrait être

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