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Dossier de la Rédaction

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Ces morts d’amour qui font jaser

Plusieurs cas de décès sont survenus pendant l’acte sexuel ces derniers temps à Douala. CT s’est rapproché d’un cardiologue pour avoir des éclaircissements sur le phénomène qui, même s’il est marginal, est loin d’être anodin.

Le fait divers le plus récent a défrayé la chronique. En effet, Isidore T., « bend-skineur » âgé d’environ 35 ans, est décédé après une partie de plaisir chez sa petite amie au quartier Mambanda, à Bonabéri. D’après la petite amie, son compagnon, avec lequel elle entretenait une relation suivie depuis huit mois, a eu un malaise après une partie de plaisir. Il ne s’en est pas remis. Quelques semaines auparavant, le corps d’un autre homme avait été retrouvé sans vie dans un hôtel à Deïdo. Vraisemblablement, il serait également décédé dans les mêmes conditions. La victime qui célébrait son anniversaire, d’après des témoins, s’est ensuite rendue à l’hôtel, accompagné d’une femme.

Dans certains cas, la prise de « fortifiants » est pointée du doigt. De sources médicales, ceux-ci augmentent l’activité physique et peuvent soumettre l’organisme à une charge de travail inhabituelle. Par conséquent, l’organisme peut lâcher. Par ailleurs, les femmes peuvent également être victimes de ces malaises mortels. CT s’est rapproché d’un cardiologue pour avoir des éclaircissements sur le phénomène qui, même s’il est marginal, est loin d’être anodin.

« Surtout pendant les rapports extra conjugaux »

Dr Biholong, cardiologue.


Est-ce si dangereux de faire l’amour ?

L’activité sexuelle est une composante importante non seulement pour la personne elle-même, mais aussi pour son partenaire. Ceci est valable aussi pour des personnes sujettes à des maladies cardiovasculaires.

Pourtant, certains sont sujets à des malaises durant l’activité. On enregistre même des morts… Comment l’expliquer ?

Il faut dire que le nombre de morts subites ou d’atteintes cardiaques au cours de l’activité sexuelle est plutôt faible. Ceci arrive surtout chez des patients qui ont des maladies cardiovasculaires ou non stabilisées. Ce sont des cas de situations à risque. C'est-à-dire que le patient peut être symptomatique. Par exemple, si on ressent de l’essoufflement après quelques pas, ça veut dire qu’on a une maladie qui n’est pas stabilisée. Si on une pression artérielle élevée et que les chiffres sont au-dessus d’un certain niveau, c’est aussi le cas. Toutes ces personnes sont à risque. Les personnes âgées sont également à risque. Il est également démontré que les rapports extra conjugaux sont des facteurs à risques de malaise cardiovasculaire au cours de l’acte sexuel.

Comment cela ?

La plupart de ces accidents survient au cours des rapports extra conjugaux. Il s’agit souvent de sujets âgés qui entretiennent des rapports avec des sujets plus jeunes. Ils peuvent ne pas avoir d’activité physique régulière ou peuvent être sous médicament, ce qui rendrait leur orgasme plus difficile. Ils pourraient également être envahis par un stress émotionnel lié à la recherche de la performance. Ce désir va pousser le sujet à se surpasser, ce qui va augmenter l’activité cardiaque et créer des malaises. Or avec son/sa partenaire habituel, il y a moins souvent cette recherche effrénée de la performance.

Quel rôle peut jouer la prise de « fortifiants » ?

Ils vont augmenter l’activité physique et soumettre l’organisme à une charge de travail inaccoutumée. Avec le risque que ledit organisme finisse par lâcher.

Quels sont les effets des rapports sexuels sur l’activité cardiovasculaire ?

L’activité sexuelle est une activité physique. Elle correspond à peu près dans les conditions normales à la montée de deux niveaux d’escaliers pour une personne jeune et trois niveaux pour une personne âgée. Au cours de cette activité, la pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent. Cela peut entraîner un accident si au préalable l’organisme n’est pas préparé à cette situation.

Peut-on prévenir ces malaises ?

Il y a deux situations. Pour les patients sujets aux maladies cardiovasculaires, il faut se rassurer que la maladie est bien stabilisée. Ensuite, l’activité physique régulière est très importante. Ce sont là éléments qui permettent de prévenir ces malaise.



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