Le nouveau gouverneur a été installé vendredi à Douala par le Minatd.

« Il fallait qu’il pleuve. C’est même bon signe. Le contraire aurait été inquiétant ». Commentaire d’un professeur d’université qui en sait manifestement un rayon sur l’interprétation des variations météorologiques. Avant la cérémonie de passation de commandement entre les gouverneurs sortant et entrant, vendredi dernier, une pluie s’est en effet abattue sur Douala. Et a cessé juste avant l’arrivée du Minatd, René Sadi. Un franc soleil a ensuite pris le relais pour égayer une belle cérémonie d’installation fort courue, qui a vu la présence des forces vives de la région, mais aussi de certaines personnalités de l’Extrême-Nord, venues en masse accompagner Joseph Beti Assomo. Une pluie, de gratitude cette fois, s’est abattue sur Fai Yengo Francis lors des allocutions ayant accompagné le rituel de passation de commandement. Prononcés d’abord par le délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntoné Ntoné, et ensuite par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Sadi, les mots avaient leur pesant d’or. C’est que, le sortant n’aura laissé personne indifférent, pas même le Minatd, qui a reconnu le mérite du gouverneur retraité. « Homme de cœur et homme à poigne, vous avez su agir sur ces deux registres de votre personnalité pour maintenir l’ordre et canaliser les énergies des populations, spécialement dans cette grande métropole de Douala, toujours aussi imprévisible », a lancé René Sadi, avant d’ajouter, en direction de l’intéressé, dans un grand murmure d’approbation : « Je puis vous assurer que votre riche expérience, votre bonne connaissance de la société camerounaise, votre loyalisme envers les institutions de la République, constituent de précieux atouts qui vous rendent encore utile dans la marche des affaires de l’Etat ».

Place donc à l’entrant Joseph Beti Assomo. Là, en revanche, c’est une pluie d’instructions qui s’est abattue sur celui qui était encore, avant le décret présidentiel du 14 mars 2012, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord. Joseph Beti Assomo qui prend ainsi les rênes de la région du Littoral aura, à en croire le Minatd, la lourde tâche de continuer le travail de son prédécesseur. En mettant un accent particulier sur l’ordre, la sécurité, le développement économique, social et culturel. « Le maintien de l’ordre revêt une ampleur particulière dans la région du Littoral et plus précisément à Douala. Vous devez constamment faire preuve d’un sens aigu d’imagination, d’anticipation et de prévention, sans hésiter à recourir, si nécessaire, à des mesures répressives et punitives appropriées, car les menaces à la paix et à la tranquillité qui se multiplient en se complexifiant, revêtent des formes nouvelles et de plus en plus subtiles », a relevé le Minatd. Le nouveau gouverneur a été enjoint d’une part, « à la faveur de la croissance retrouvée et de la mise en route des grands projets », à encourager et soutenir les initiatives visant à donner un sens réel et un contenu concret à la lutte acharnée que les populations mènent quotidiennement contre la pauvreté. D’autre part, à encadrer le monde rural, à créer les conditions de sécurité dans le milieu universitaire et enfin, à veiller à la gestion saine et transparente des ressources liées au transfert effectif des compétences de la Décentralisation. René Sadi a ajouté : « En cas de distraction desdites ressources ou de toute autre ressource communale, en cas d’irrégularité de gestion ou de toute autre faute lourde, vous devez, sans la moindre hésitation, proposer l’application des sanctions prévues par la loi contre les magistrats municipaux indélicats. »

Fort de sa riche expérience, Joseph Beti Assomo, diplômé de l’université de Yaoundé et de l’Enam, qui a été entre autres sous-préfet de Mbankomo, de Yaoundé III, préfet du Dja-et-Lobo et du Mfoundi, gouverneur de l’Extrême-Nord, a manifestement le profil de l’emploi. Agé de 53 ans, Joseph Beti Assomo, aujourd’hui gouverneur du Littoral, est marié et père de six enfants.