La Cedeao a décidé hier d’un « embargo total » contre la junte au pouvoir à Bamako et « de la mise en place immédiate » de sa force militaire « d'attente ». L’annonce a été faite par Alassane Ouattara, le président en exercice de la Cedeao, au terme d’un sommet de chefs d’Etat à Dakar, à la fin de la cérémonie d’investiture du président Macky Sall. Une dizaine de chefs d’Etats y prenaient part, notamment le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO pour la crise malienne, Yayi Boni, chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'Union africaine (UA), ainsi que Saïd Djinnit, représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest et Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères.
Ce sommet est intervenu quatre jours après celui du 29 mars à Abidjan. 72 h avaient alors été données mutins pour rendre le pouvoir aux civils, sous peine d’un embargo financier et diplomatique. Dimanche, la junte a annoncé le rétablissement de l’ordre constitutionnel, des institutions de la Républiques et s’est dite favorable au retour à un pouvoir civil et à une transition vers des élections à une date non précisée. L’annonce du capitaine Sanogo n’aura donc pas suffi.
« Nous avons décidé de la mise en place immédiate de la force d'attente de la Cedeao, en demandant au comité des chefs d'état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d'activation de cette force », a déclaré Alassane Ouattara. Une force militaire de quelque 2000 hommes, qui à défaut de forcer la junte à abandonner le pouvoir, pourrait aider à combattre la rébellion touarègue du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et les groupes islamistes qui la soutiennent. Ces groupes ont fini par s’emparer du nord du pays, en prenant tour à tour trois capitales régionales Kidal, Gao et Tombouctou.