Depuis la fermeture de la frontière nigériane, la donne a changé en ce qui concerne les recettes douanières. Jean-Marie Wetondieu, le chef du secteur des douanes affirme que pour la première décade, les caisses de la douane n’ont reçu qu’environ 210 millions Fcfa sur une prévision de 430 millions Fcfa. Il précise par ailleurs que ces recettes ont été rendues possibles grâce au paiement des frais des douanes des marchandises qui séjournaient dans les magasins des douanes avant la fermeture de la frontière nigériane.
La réunion de Kousseri a aussi permis aux douaniers de se regarder dans le miroir. C'est ainsi qu'un doigt accusateur a été pointé sur des maux qui infestent le corps de la douane de cette région; entre autres fléaux, l'affairisme et le manque d'esprit de groupe.
Les relations commerciales entre le Cameroun et le Nigeria étant la principale source des recettes de la douane de l'Extrême-Nord, les gabelous de cette région veulent bien croire que la situation à la frontière nigériane est juste conjoncturelle et que dans un proche délai, la circulation des personnes et des biens va être rétablie pour le grand bonheur de l’un et l’autre pays. C’est sans doute dans cet ordre d’idées que les opérateurs économiques ont été associés à cette réunion de Kousseri. Il a été question de mettre sur pied une plateforme d'échange entre la douane et ces « partenaires » afin d'amener ceux-ci à s’acquitter spontanément du paiement de leurs taxes. Lesacteurs économiques ont plus d’un tour dans leur poche car à dos d’âne, à moto ou à bicyclette, ils réussissent souvent à contourner le paiement des droits de douane.