Des suspects présentés au tribunal de première instance de Yokadouma sont accusés d’avoir abattu 6 pachydermes.

Sur la base d’une information reçue d’un membre du Comité villageois de lutte anti-braconnage du secteur de Ngatto ancien, les agents du Parc national de Boumba-Bek ont arrêté un groupe de braconniers dans la nuit du 24 au 25 mars dernier. Le bilan de la saisie est de douze pointes d’ivoire et trois armes de grande chasse. Ils sont au total six présumés braconniers interpellés par l’unité de surveillance du Parc national de Boumba-Bek alors que des complices sont en fuite.

Après leur arrestation, les suspects ont été placés en garde-à-vue à la gendarmerie de Ngatto Nouveau avant d’être déférés au parquet du tribunal de première instance de Yokadouma. Selon le conservateur du parc, Achille Mengamenya Goue, ce groupe serait actif depuis mars 2011 et était filé par les agents du Parc national de Nki. « Les premières investigations font état d’un réseau basé dans la zone de Souanké, en République du Congo. Ils opèrent souvent dans la zone du Parc national de Nki en transitant dans l’arrondissement de Messok pour écouler leurs produits à partir de Lomié », explique-t-il.

Les observateurs voient un lien direct avec l’affaire des 44 pointes d’ivoire saisies en décembre 2011 lors d’une opération coup de poing dans le département de la Boumba-et-Ngoko. La preuve, une fois de plus, que ces aires protégées font de plus en plus l’objet de convoitises de la part des braconniers évoluant en réseau transfrontalier. La circulation illicite des armes et munitions ainsi que des engins de guerre utilisés constitue une menace permanente pour les écogardes qui souffrent d’un manque de moyens. Les populations locales sont aussi désormais victimes de meurtres avec prélèvement d’organes, laissant penser à l’existence d’un trafic dans la zone.