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Dossier de la Rédaction

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« Le gouvernement peut réhabiliter la Cofinest »

David Kengne, consultant en micro-finance s'exprime au sujet de la situation de Cofinest.

Quelle est la véritable place des épargnants dans l’affaire Cofinest ?

Toutes les procédures visaient au départ à sécuriser les avoirs des épargnants, même si au finish cela a tourné au fiasco par des erreurs de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Car, quel que soit le niveau de détérioration de la situation financière d'un Etablissement de micro-finance (EMF) au Cameroun, le recours à l'administration provisoire doit être vivement déconseillé. Car nos administrateurs provisoires comprennent rarement que leur mission est avant tout de sauvegarder l'institution, à savoir les avoirs des épargnants, les emplois, et surtout la paix sociale.


Êtes-vous en train de dire que la procédure n’a pas été respectée ?

Cette procédure a bel et bien été respectée dans le cas de la Cofinest SA. Au terme des résultats insatisfaisants de l’administration provisoire, la Cobac a décidé de retirer l’agrément de l’EMF. Avant la mise sous administration provisoire, les dirigeants de cette structure ont eu la possibilité de s'expliquer sur les griefs retenus contre eux. Leurs justifications n'ont pas convaincu les commissaires Cobac. De plus, la Cobac leur a donné la possibilité de se faire assister par l'association professionnelle ANEMCAM, véritable force actuellement. Malheureusement, ces derniers n'ont pas cru nécessaire de se faire assister. Ce qui a été une erreur pour eux, car l'appui de cette association a été de taille pour First Trust, qui continue à fonctionner aujourd'hui.


Est-ce que la Cofinest peut espérer rouvrir ses portes ?

Pour qu’elle soit réhabilitée, il faut d’abord que les actionnaires démontrent qu'il y a eu vice de procédure soit sur la forme, soit sur le fond. Et cela ne sera pas évident pour eux : il faudra commencer par démontrer que le rapport de la Cobac n’est pas fidèle et ne reflète pas l’image de l’institution au moment où elle était contrôlée. Par exemple, comment prouveront-ils que la Cofinest n’entretenait pas un compte à l’étranger, ce qui est interdit pas la réglementation en vigueur en zone Cemac ? Ensuite, les actionnaires, même s'ils réussissent à convaincre le juge, doivent mobiliser l'intégralité des dépôts des épargnants. Seront-ils capables de réunir les quelque 10 milliards nécessaires au désintéressement des épargnants ? J'hésite à répondre par l'affirmative.


Que peut l’Etat en pareil cas ?

Le gouvernement peut décider de réhabiliter la Cofinest. Et prendre une telle décision a des implications financières et sociales énormes. Si l’Etat a accepté de débourser 700 milliards F pour sauver les banques commerciales étrangères dans les années 1990, pourquoi ne le ferait-il pas pour une dizaine de milliards qui permettraient de désintéresser les petits épargnants camerounais ? Pour moi, ce qu'il convient de faire maintenant c'est que le ministère des Finances, le ministère de la Justice, la Cobac, les actionnaires et les épargnants se retrouvent pour envisager les modalités de recouvrement des créances, la vente des biens immobiliers. Tout ceci pour désintéresser les épargnants, qui sont les plus grands perdants.


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